Frazetta est un génie. Ses dessins sont superbes. Ses toiles pareil. Il suffit de voir quelques une de ses œuvres pour s'en rendre compte. Ce docu qui lui est consacré est par contre un peu moins réussi...


En effet, ça reste principalement du léchage de bottes. Mais à un point, c'en est vraiment indécent. Je pense qu'il ne se passe pas une minute entière, dans ce film, sans qu'on entende quelqu'un louer son génie. Si on supprimait tous les compliments, le film se verrait certainement réduit d'au moins la moitié de sa durée... Et quand les auteurs du documentaire arrivent à bout de ce genre de plans... et bien ils reprennent des plans, des bouts d'interview qu'ils ont déjà passés. Oui oui, certains passages sont utilisés deux fois dans ce même film. J'ignore si c'est un mauvais travail de monteur, un manque de matière, ou quoi que ce soit d'autre, mais c'est pas cool.


En contre-partie, j'ai pu apprendre plein de choses sur l'auteur auto-proclamé génial, car il faut bien le dire, au-delà de ses dessins et de ses peintures, je ne savais rien de lui. Par exemple, on apprend qu'il n'a pratiquement suivi aucune formation officielle, qu'il a travaillé chez les pro assez vite, que c'est grâce à ses affiches pour le cinéma qu'il a commencé à se faire connaître, qu'il a été capable, en fin de carrière, d'apprendre à dessiner avec la main gauche suite à un infarctus de trop l'ayant laissé avec sa main droite quasi paralysée... Et des tas d'autres anecdotes aussi croustillantes. Mais tout cela est abordé très vite ; en fait, c'est un peu comme la trivia d'un film sur IMDb.com, plein de données qui se suivent, maqis qui sont tout de même rangées par thème.


Ce qui m'a aussi un peu agacé, c'est que l'auteur lui-même se proclame génial. Il déclare d'ailleurs que s'il l'avait voulu il aurait pu être un grand sportif (son génie ne s'arrête pas au bout de ses doigts). Quant à son talent d'artiste, il aime dire que tout lui vient directement de sa tête, qu'il n'a besoin d'aucun référence extérieure. Cela me paraît totalement saugrenu. Il n'utilise peut-être pas de photo pour s'aider en dessinant, mais c'est bien parce qu'il a une mémoire photographique phénoménale à la place. C'en est d'ailleurs effrayant ! Soit, ça reste tout de même un génie ; disons que ça passe mieux quand ce sont les autres qui le disent (peut-être pas quand on l'entend plus de 100 fois sur le temps d'un seul film...).


Notons que le docu est riche en dessins : des gros plans sur les peintures, quelques séquences où l'on voit Frazetta au travail, on voit même quelques extraits du film de Bakshi (on apprend d'ailleurs que les dessinateurs étaient angoissés de devoir imiter le style de Frazetta sans jamais arriver à l'égaler). On aimerait en voir plus mais déjà là, c'est super agréable de (re)voir de telles œuvres. Dont certaines que je ne connaissais pas. Pour le reste, le docu se suite assez facilement : c'est bien structuré, il y a du rythme, la musique appuie les images quand il faut.


Bref, "Frazetta : painting with fire" est avant tout un film pour célébrer le génie de Frazetta ; heureusement, les auteurs pensent tout de même à passer en revue sa carrière ainsi que sa vie, et là, ça devient intéressant même si ça ne fait que survoler le tout.

Fatpooper
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le 7 mai 2015

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