Qui font que dans le cœur le désespoir se lève ? Il me semblait que tout n’était qu’un affreux rêve

En cinq chapitre, avec quatre histoire Herzog renoue le style déjà entamé dans Into The Abyss. Celle de la force des témoignages.
Il a toujours été fort pour capter des moments beau, touchant et profondément humains. On pense à quasiment toutes les scènes de Au pays du silence et de l'obscurité, des témoignages de guerre de Leçons de ténèbres, de la séquence de révélation de Graham Dorrington sur la raison qui le pousse à continuer son idée folle et inutile d'un ballon dirigeable au dessus de la Guyanne.
Mais ces films apportait autre chose, une autre approche du cinéma qui allait au delà des simples interventions face caméra. Mais avec ce film et Into The Abyss Herzog capte avec pudeur et puissance l'émotion que dégage ses histoires, ses personnes mais surtout ses paroles.


Je pourrais tous les citer, on passe d'un enfant sportif devenue obèse et paralysé, d'un homme tuant 3 personnes d'une famille de 5 Amish qui a reçu la lettre que le père adressait à ses enfants morts, d'une femme devant avoir des grillages autour de son jardin car elle pourrait se mettre en danger.
Tous ces accidents ayant en dénominateur commun d'avoir été causés par des messages au volant. Mais là où le film pourrait verser dans le misérabilisme, le film arrive d'une façon que je ne pourrais expliquer à ne pas forcer les émotions. Il film et capte juste l'évidence de la tristesse de ces personnes qui ne peuvent qu'émouvoir.


J'ai évoquer les histoires mais les moments vraiment déchirant ne sont pas là, ils sont dans les petits gestes. Voir cet enfant s'illuminer quand sa sœur arrive et joue innocemment avec elle. Quand l'on voit la personne responsable de l'accident des Amish regarder les vaches avec sa fille de quelques ans. En disant qu'il espérait qu'il ce réveillerais un matin et que tout ceci serait partit, qu'au final ce tout cela n'était qu'un rêve. Ou bien encore voir une sœur dévastée par le sort de sa sœur et que celle-ci la réconforte en lui disant que ça va aller.


Mais en plus, au delà de la puissance émotionnelle du film, ce qui m'a en plus intéressé cinématographiquement c'est la maîtrise du montage. On arrive de but en blanc sur chaque histoire avec juste un titre assez poétique mais n'indiquant pas directement ce qu'il c'est passé. Juste avec l'agencement des interventions et des séquences filmé Herzog nous délivre les informations toujours au bon moment, que l'on comprenne au fur et à mesure les drames que ce sont déroulés.
Ce n'est qu'un exemple mais sur la première histoire on ne sait pas avant plusieurs minutes si l'enfant est mort. Au début je me disais que oui il était mort, la mère parle à qu'elle point il était sportif, que tout le monde l'appelait X men tellement il était bon, que ça allait être un grand athlète. Bref une mère dévasté par la mort de son fils, puis là elle dit tient le voilà et on le voit sur un fauteuil roulant en obésité morbide.


Le film ce n'est que ça, le "jeu" (même si le mot n'est peut-être pas le bon) du doute sur ce qui s'est passé sur essayer de comprendre où tout cela veut en venir et comprendre quasiment jusqu'à la toute fin de chaque témoignage leurs sens global.


Le film est évidement presque un spot préventif contre les messages au volant. Cela va de soit mais il va beaucoup plus loin que les spots pitoyable qu'on peut avoir tire larme, grossier, choc pour faire choc. Là non, Herzog nous montre juste ces vies brisés, et les larmes qui sortent ne sont pas tirées par quelqu'un. Elle vont juste de soi.
Avec un film presque de commande Herzog arrive à l'emmener plus loin en continuant un certain style de documentaire qu'il a commencé avec Au pays du silence et de l'obscurité et Into The Abyss, parlé d'une situation, la critiqué avec des témoignages sans pour autant donné l'impression de forcé le trait, de mentir, juste de présenter la vérité devant nous. Et de nous émouvoir par cette même vérité.

4A3C
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Werner Herzog

Créée

le 21 janv. 2021

Critique lue 70 fois

4A3C

Écrit par

Critique lue 70 fois

Du même critique

Bo Burnham: Inside
4A3C
5

Avec de l'humour effectivement ça aurait été excellent

Avant ce film je n'avais vu aucun spectacle de Bo Burnham, d'ailleurs il y a deux semaines je ne connaissais même pas cet homme. Mais voilà j'entend une critique dithyrambique sur ce spectacle/film,...

Par

le 9 juin 2021

16 j'aime

3

Il n'y aura plus de nuit
4A3C
8

Juste le vertige causé par une abyme sans ombre

Il n'y aura plus de nuit est un documentaire constitué d'images d'archives militaire ayant fuitées sur le net. Des images d'hélicoptères enregistrées par les tireurs durant la guerre du Golf. Tout le...

Par

le 23 juin 2021

6 j'aime

La Discrète
4A3C
8

Absolument français

Je vais être clair dès le début de cette critique, si pour une raison ou une autre vous détestez le cinéma verbeux, bourgeois, parisien, très littéraire et théâtrale, rohmerien etc... je ne peux...

Par

le 22 nov. 2020

5 j'aime

4