Une base fredonnante habite en premier lieu les films de Beavers : pépiements aviaires, bourdons de cathédrales, chocs des factures artisanales (couture, burin à bois et pierre, jeux mécaniques de la caméra, écriture). Ce qui transparaît de pure idiotie de ces films : une édification auto-portée, où l'oeuvre ne prétend à rien d'autre qu'à son accomplissement rythmique. Films sans centre, sans énonciation ni temps où chaque raccord brandit une autre face, frappe la proposition d'un autre équilibre, la condition d'une autre réflexion lumineuse. Dans ce balancement la condition du spectateur ou du cinéaste : celle du battant qui vient frapper une à une les faces de la cloche, la burine et en découvre la forme par échos. Délinéation du film à la manière des oiseaux qui marquent leur territoire par murs de sons.

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le 27 oct. 2019

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