in 2014 sortait en Chine et à Hong Kong From Vegas to Macau, grosse pantalonnade de Sir Wong Jing qui rendait en quelques sortes hommage à la célèbre série des God of Gamblers qu’il avait lui même créée dans les années 90. Enorme succès au box office local, sa suite ne se fait pas attendre et déboule quelques mois après dans toutes les bonnes salles de cinéma du coin. La recette est à quelque chose près la même, avec toujours en tête d’affiche l’inimitable Chow Yun-Fat, à savoir un enchainement de scènes toutes plus débiles les unes que les autres, entrecoupées de scènes d’action over the top (et toutes aussi cons par ailleurs). Ceux qui connaissent un peu la filmographie du bonhomme savent bien qu’il est le champion du craquage de slip en bonne et due forme, et From Vegas to Macau deuxième du nom respecte le cahier des charges que Jing s’impose lui-même : du fun, du fun, et aussi un peu de fun.


En fait, ce qui ressort du visionnage d’un tel film, c’est que, outre l’hommage au ciné HK des années 90 qui est le fil conducteur de cette saga, et les thunes qui pourront en découler, on sent le film où tout le monde se fait plaisir et s’amuse dans la joie et la bonne humeur. En témoignent les 20 premières minutes complètement nawak qui nous mettent directement dans le bain. Entre la discussion entre Chow Yun-Fat et David Chiang, la scène de strip-Mahjong où Chow Yun Fat a pour adversaires Eric Tsang, Wong Jing himself et un Nat Chan aux cheveux violets cabotinant à mort, et un court mais intense gunfight où un yacht se fait attaquer par des donzelles, tout de bikini vêtues et armées jusqu’aux dents, en jet ski ou en flyboard, on ressent directement un coté ultra jouissif et généreux qui nous met directement un grand sourire un peu benêt aux lèvres. Mais si vous savez, ce même sourire lorsqu’on découvrait pour la première fois des œuvres cultes et complètement WTF telles que Future Cops de… Wong Jing !
On pourrait dire que, passée l’intro, tout ça allait se calmer, mais que nenni ! Malgré un petit quart d’heure un peu mou en deuxième moitié et un final un peu plus sérieux, les scènes débiles s’enchainent sans qu’on ait pu crier gare avec des acteurs en totale roue libre qui s’éclatent comme des petits fous et qui, en plus, n’ont absolument pas peur du ridicule, Nick Cheung et surtout Chow Yun Fat en tête. Voir ce dernier faire le pitre contre Ken Lo lors de ce qui s’avèrera être le match de boxe thaï le plus « épique » qu’on ait pu voir dans l’histoire du cinéma, juste pour impressionner la belle Carina Lau, est tout simplement un pur plaisir coupable. Ajoutez à cela une maison remplie de pièges improbables, un robot serviteur couard qui se transforme en machine à tuer façon Transformers ou encore des références volontairement grotesques et au final assez énormes à la saga God of Gamblers, et vous aurez un aperçu de l’étendue des dégâts du cerveau très atteint de Wong Jing.


Les scènes d’action sont à ranger au même niveau que les scènes humoristiques, surfant parfois elles aussi sur le nawak le plus absolu donc, avec un coté too much typique de ce genre de production (le final dans l’avion), qui n’est là que pour donner un coté extrêmement fun à la chose. Et comme souvent chez Wong Jing, elles sont relativement violentes. Il est d’ailleurs assez « rigolo » (notez les guillemets) de constater comment ce dernier arrive toujours à enchainer par exemple une scène d’une débilité sans nom avec le meurtre de sang froid d’un papa innocent et de son enfant de cinq ans, comme ça, gratuitement, parce que ça lui faisait plaisir. L’unique scène de vrai gambling est bien maitrisée, et voir Chow Yun Fat préférer se battre avec des cartes métalliques dorées plutôt qu’un double gun en rajoute une couche dans le fun, mais on regrette tout de même qu’elles ne soient pas plus nombreuses étant donné qu’à la base, elles sont censées être le fil conducteur de la saga ainsi que de celle dont elle s’inspire.
Autre regret, la tournure que prend le film en deuxième partie avec ces moments romantiques façon guimauve dégoulinante, parfois à la limite du larmoyant qui, même s’ils sont sans doute volontairement too much, donnent vraiment cette impression d’être à coté de la plaque, la faute peut-être à un film qui part un peu dans tous les sens avec plusieurs mini-histoires parallèles. Heureusement, comme dans le premier opus, Wong Jing va clôturer de bien belle manière son gros délire avec un plan final qui ne parlera certes qu’aux amateurs de la saga God of Gamblers, mais absolument génial.


From Vegas to Macau 2 est ce genre de films qui, pour peu que vous rentriez dans le délire, fait du bien par là où il passe. Bien supérieure au premier opus, une suite dont le délire vous donne une pêche incroyable. A noter que vu le carton de ce 2ème volet au box office, une suite est d’ores et déjà prévue pour le 8 févier 2016.


Critique originale avec images et trailer ici : http://www.darksidereviews.com/?p=32017

cherycok
7
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le 12 sept. 2015

Critique lue 343 fois

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