Fûsen
Fûsen

Film de Yūzō Kawashima (1956)

Haruki Murakami est un père de famille à la tête d'une florissante société de caméras. À l'insu de dernier, son fils arrogant a une relation avec deux femmes, Kumiko et une chanteuse de boîte de nuit, Mikiko. Lorsque la fille à la santé fragile de Murakami, Tamako, se lie d'amitié avec Kumiko, l'affaire plonge la famille dans la tourmente...


Mouais, pas très emballé par ce Yūzō Kawashima que j'ai trouvé un peu mou dans le rythme. Disons qu'on sent le temps passer, que les scènes ne s’enchaînent pas avec fluidité et naturel. C'est surtout visible pour la scène finale qui est balancée comme cela, pas du tout cohérente avec la précédente.


Si certains personnages, sur lesquels je vais revenir plus tard, sont assez bien croqués, d'autres sont clairement bâclés. Pourquoi avoir pris une actrice de l'acabit de Michiyo Aratama (formidable dans le formidable Le Paradis de Suzaki du même réalisateur !), si c'est pour lui donner constamment l'air apathique à son personnage. On ne sent absolument pas la douleur rentrée de celui-ci à cause de cela. Pourtant point de vue émotionnel, avec ce rôle et la comédienne qui le joue, il y avait de la promesse.


Comme pour Tatsuya Mihashi (formidable dans le formidable Le Paradis de Suzaki !) qui reste monolithique dans la connardise du fils baigné dès la naissance dans la fortune paternelle. On reste à la surface, on ne parvient pas à percevoir l'intériorité de ces deux-là.


Reste l'incontournable Masayuki Mori, irréprochable en patriarche chef d'entreprise droit dans ses bottes et qui sait avoir du recul face à la réussite, et Izumi Ashikawa (elle aussi formidable dans le formidable Le Paradis de Suzaki !), qui joue la fille valétudinaire et généreuse du précédent. Les relations entre ces deux personnages donnent les scènes les plus intéressantes du film, en lui insufflant une dynamique qui fait cruellement défaut au reste.


Bref un raté parmi les 47 films d'un réalisateur particulièrement prolifique dans sa courte vie. Mais vu que la même année, il a donné Le Paradis de Suzaki (je vous ai déjà dit que ce film est formidable ?), on lui pardonne.

Plume231
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de Yūzō Kawashima

Créée

le 6 juil. 2020

Critique lue 174 fois

15 j'aime

3 commentaires

Plume231

Écrit par

Critique lue 174 fois

15
3

D'autres avis sur Fûsen

Fûsen
Cinephile-doux
8

Dans la famille Murakami

Haruki Murakami (sic), tel est le nom du patriarche du film de Yûzo Kawashima, avec un certain Shôhei Imamura, au scénario. Le récit sinue autour de la famille Murakami, le père, donc, patron...

le 29 avr. 2023

Fûsen
Limguela_Raume
8

LSDGA

Premier ballon d’essai et première contribution au scénario pour Shôhei Imamura juste avant Chronique du soleil à la fin de l'ère Edo du même Kawashima.On aura rarement vu un Imamura aussi peu porté...

le 9 févr. 2023

Du même critique

Babylon
Plume231
8

Chantons sous la pisse !

L'histoire du septième art est ponctuée de faits étranges, à l'instar de la production de ce film. Comment un studio, des producteurs ont pu se dire qu'aujourd'hui une telle œuvre ambitieuse avait la...

le 18 janv. 2023

286 j'aime

19

Oppenheimer
Plume231
3

Un melon de la taille d'un champignon !

Christopher Nolan est un putain d'excellent technicien (sachant admirablement s'entourer à ce niveau-là !). Il arrive à faire des images à tomber à la renverse, aussi bien par leur réalisme que par...

le 19 juil. 2023

209 j'aime

29

The Batman
Plume231
4

Détective Batman !

[AVERTISSEMENT : cette critique a été rédigée par un vieux con difficile de 35 piges qui n'a pas dû visionner un film de super-héros depuis le Paléolithique.]Le meilleur moyen de faire du neuf, c'est...

le 18 juil. 2022

137 j'aime

31