C'est sans grande conviction que je lançai Gatsby étant donné ce que j'avais pensé du "bouquin".
Pourtant, Luhrmann a réussi à faire de ce roman de gare sans saveur (oui, j'ose. J'y peux rien si je l'ai trouvé dans une gare et s'il a rendu mon trajet encore plus long qu'il ne devait l'être. Pour une fois que c'est pas de la faute de la SNCF) un film très divertissant et plein de charmes.
Film superficiel dites-vous ? Oh que oui. Ce film sonne faux du début à la fin, que ce soit par son anachronisme chronique, son visuel irréel de dessin animé (qui m'a beaucoup fait penser aux aristochats) ou encore les personnages rencontrés, comme ce descendant fou et impossible de Beethoven. On ne va pas accuser un film d'être ce qu'il est, sinon on en finirait par accuser les biopics de raconter des vies. Surtout quand les choix, la réalisation s'accordent à merveille avec ce que le film raconte : un temps où la fête est la seule échappatoire, une échappatoire creuse qui oublie le sens de la vie au profit d'un mensonge alcoolisé qu'on se susurre à soi-même : "si, je te jure, c'est ainsi que je suis heureux".
L'anachronisme de ce film et de cette histoire finalement très contemporaine nous rappelle que ce temps n'est pas révolu.