Le testament tendre et maginifique d'un géant. Une des plus belles scène finale du cinéma

Évidemment ce n'est pas le premier film auquel on pense dans la fougueuse filmographie d'un John Huston, épris de liberté, d'aventure et de grands espaces.


La réception tout en huis clos évoque avec tendresse et nostalgie des disparus et l'entrain joyeux les gens de sa patrie de cœur, ou il aimait tant se recentrer entre voyages et tournages tourmentés. Que l'on pense au tournage de l' Odyssée de l' African Queen !


Peintre à ses heures, Houston nous livre une toile en clair obscur, et une méditation sereine et pleine d'humanisme, Il quitte la vie calmement lors de ce tournage.

Je vous laisse découvrir la scène finale, tourbillons d'émotions. Un pur joyau de cinéma à l'hiver de sa vie, des flocons de neige tombant en poésie pure sur cette terre tant aimée.


Houston s'efface pour mettre en valeur le texte de James Joyce et ses propres réflexions sur la vie et la mort, la condition humaine.


Une sortie aussi discrète que tragique par cet amoureux de la vie., Un départ à pas feutrés sur les flocons sacrés d'un géant du 7 e art. Un émerveillement poignant, Chapeau et merci l'artiste pour cet ultime chef d’œuvre !


https://www.youtube.com/watch?v=7wFkObGfnik

...............................................

Ulysses (bouquin)

Beaucoup en parle, peu l'ont lu...


J'ai beaucoup ramé ... (en anglais avec un dictionnaire)

C'est très difficile d'y entrer,...et d'en sortir !!!!

Le soliloque de Molly, sans ponctuation, .... (ah si les "OU" I :o)

Pour ceux intéressés par un chef d’œuvre littéraire je vous laisse juste un extrait de ce qu'on appelle "le flux de conscience" :


Version française


je l’ai poussé à me demander en mariage oui d’abord je lui ai donné le morceau de gâteau à l’anis que j’avais dans la bouche et c’était une année bissextile comme maintenant oui il y a seize ans mon dieu après ce long baiser je pouvais presque plus respirer oui il a dit que j’étais une fleur de la montagne oui c’est ça nous sommes toutes des fleurs le corps d’une femme oui voilà une chose qu’il a dite dans sa vie qui est vraie et le soleil c’est pour toi qu’il brille aujourd’hui oui c’est pour ça qu’il me plaisait parce que j’ai bien vu qu’il comprenait qu’il ressentait ce que c’était qu’une femme et je savais que je pourrais toujours en faire ce que je voudrais alors je lui ai donné tout le plaisir que j’ai pu jusqu’à ce que je l’amène à me demander de dire oui et au début je voulais pas répondre je faisais que regarder la mer le ciel je pensais à tant de choses qu’il ignorait à Mulvey à Monsieur Stanhope à Hester à père au vieux capitaine Graves et aux marins qui jouaient au poker menteur et au pouilleux déshabillé comme ils appelaient ça sur la jetée et à la sentinelle devant la maison du gouverneur avec le truc autour de son casque blanc pauvre vieux tout rôti et aux petites Espagnoles qui riaient avec leurs châles et leurs grands peignes et aux ventes aux enchères le matin les Grecs les juifs les Arabes et dieu sait qui d’autre encore des gens de tous les coins de l’Europe et Duke Street et le marché aux volailles toutes gloussantes devant chez Larby Sharon et les pauvres ânes qui trébuchaient à moitié endormis les vagues gens qui dormaient dans leurs manteaux à l’ombre sur les marches les grandes roues des chars de taureaux et le vieux château vieux de milliers d’années oui et ces Maures si beaux tout en blanc avec leurs turbans comme des rois qui vous invitaient à vous asseoir dans leurs toutes petites boutiques Ronda et leurs vieilles fenêtres des posadas 2 yeux brillants cachés dans un treillis pour que son amant embrasse les barreaux et les cabarets entrouverts la nuit et les castagnettes et le soir où on a raté le bateau à Algésiras le veilleur qui faisait sa ronde serein avec sa lampe et O ce torrent effrayant tout au fond O et la mer la mer cramoisie quelquefois comme du feu et les couchers de soleil en gloire et les figuiers dans les jardins d’Alameda oui et toutes les drôles de petites ruelles les maisons roses bleues jaunes et les roseraies les jasmins les géraniums les cactus et Gibraltar quand j’étais jeune une fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses ou devrais-je en mettre une rouge oui et comment il m’a embrassée sous le mur des Maures et j’ai pensé bon autant lui qu’un autre et puis j’ai demandé avec mes yeux qu’il me demande encore oui et puis il m’a demandé si je voulais oui de dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je l’ai entouré de mes bras oui et je l’aï attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son cœur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux Oui.

Version originale


I got him to propose to me yes first I gave him the bit of seedcake out of my mouth and it was leapyear like now yes 16 years ago my God after that long kiss I near lost my breath yes he said I was a flower of the mountain yes so we are flowers all a womans body yes that was one true thing he said in his life and the sun shines for you today yes that was why I liked him because I saw he understood or felt what a woman is and I knew I could always get round him and I gave him all the pleasure I could leading him on till he asked me to say yes and I wouldnt answer first only looked out over the sea and the sky I was thinking of so many things he didnt know of Mulvey and Mr Stanhope and Hester and father and old captain Groves and the sailors playing all birds fly and I say stoop and washing up dishes they called it on the pier and the sentry in front of the governors house with the thing round his white helmet poor devil half roasted and the Spanish girls laughing in their shawls and their tall combs and the auctions in the morning the Greeks and the jews and the Arabs and the devil knows who else from all the ends of Europe and Duke street and the fowl market all clucking outside Larby Sharons and the poor donkeys slipping half asleep and the vague fellows in the cloaks asleep in the shade on the steps and the big wheels of the carts of the bulls and the old castle thousands of years old yes and those handsome Moors all in white and turbans like kings asking you to sit down in their little bit of a shop and Ronda with the old windows of the posadas 2 glancing eyes a lattice hid for her lover to kiss the iron and the wineshops half open at night and the castanets and the night we missed the boat at Algeciras the watchman going about serene with his lamp and O that awful deepdown torrent O and the sea the sea crimson sometimes like fire and the glorious sunsets and the figtrees in the Alameda gardens yes and all the queer little streets and the pink and blue and yellow houses and the rosegardens and the jessamine and geraniums and cactuses and Gibraltar as a girl where I was a Flower of the mountain yes when I put the rose in my hair like the Andalusian girls used or shall I wear a red yes and how he kissed me under the Moorish wall and I thought well as well him as another and then I asked him with my eyes to ask again yes and then he asked me would I yes to say yes my mountain flower and first I put my arms around him yes and drew him down to me so he could feel my breasts all perfume yes and his heart was going like mad and yes I said yes I will Yes.


Ulysse, James Joyce.

MubiSensCritique
7

Créée

le 24 déc. 2021

Modifiée

le 2 juin 2025

Critique lue 37 fois

Critique lue 37 fois

D'autres avis sur Gens de Dublin

Gens de Dublin
Thaddeus
10

Les ombres

Certains grands artistes atteignent sur la fin de leur existence une forme de plénitude que l’on pourrait appeler la grâce. John Huston est de ceux-là. Cloué dans un fauteuil et sous aide...

le 3 juil. 2012

27 j'aime

8

Gens de Dublin
emmanazoe
8

La neige tombe sur l'ensemble de l'Irlande...

"L'un après l'autre nous devenons des ombres. Mieux vaut passer audacieusement le pas dans toute la gloire d'une passion, plutôt que de se faner et de s'estomper, morose, avec l'âge." On ne trouve...

le 28 mai 2012

23 j'aime

7

Gens de Dublin
Theloma
9

Les morts-vivants

Quel plus beau texte John Huston pouvait-il adapter au cinéma pour son film testament que cette nouvelle de Joyce, The Dead que l'on traduira selon par Les Morts ou Le Mort ? Le scénario tient en...

le 6 janv. 2018

16 j'aime

11

Du même critique

Around the World
MubiSensCritique
8

Gondry en folie

Un groupe d’extraterrestres de la Guerre froide, des nageurs des années 50, des squelettes, des femmes momifiées et des ravers sculpturaux s’entourent sur scène dans ce clip dément pour « Around the...

le 3 mars 2022

3 j'aime

Les Anges aux poings serrés
MubiSensCritique
7

L'école de la vie, En hommage à la mort de Sidney Poitier

Bien sûr le film a terriblement vieilli. Mais le message reste, le plus beau métier du monde interprété avec classe par le regretté Sidney qui débusque derrière les sauvageons de l'époque des adultes...

le 9 janv. 2022

2 j'aime

Alice au pays des merveilles
MubiSensCritique
8

"Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ?"

C’était très jolie de dire «bois-moi», mais notre prudence petite Alice n'allait pas ce dépêcher d’obéir. «non, je vais d'abord bien regarder, pensa-t-elle» pour voir s'il y a le mot: poison». Car...

le 21 sept. 2021

2 j'aime