À la sortie de ce film, Raoul Walsh avait déjà un grand parcours en tant que cinéaste américain et avait déjà fait tourner pas mal de vedettes que tout passionné doit connaître telles que Humphrey Bogart, Robert Mitchum et Errol Flynn (qui est la vedette du film en question), tout en passant par John Wayne ou Henry Fonda. Un cinéaste que l’on qualifiera de majeur dans cette période du cinéma américain comme beaucoup de ses compères. On dirait une grande famille en fait.


En 1942, il se lance à la réalisation du biopic de James J. Corbett, célèbre boxeur américain devenu champion du monde des poids lourds en 1892 après un combat acharné face à John L. Sullivan. Ce film raconte donc l’histoire de ce jeune Corbett, de sa passion pour la boxe et de ses débuts jusqu’à ce combat final qui lui vaudra ce fameux titre de champion. Pour incarner ce rôle, c’est Errol Flynn qui s’y colle et ça marche à merveille. Cet acteur charismatique semble prendre un plaisir fou à jouer ce personnage. Rien à redire sur cette performance, il joue l’homme serein au sourire narquois à la perfection.


Ce qui est extraordinaire avec ce film, c’est qu’on peut le comparer à un match un boxe : tout va très vite et on est pris par l’action. En effet, le film sait garder un rythme constant et rapide mais sans jamais sauter d’étapes. Raoul Walsh sait ce qu’il fait et mise donc sur cette rapidité pour emporter le spectateur avec lui directement dans l’action du film.
De plus, côté romance, le réalisateur n’en fait pas des caisses, et c’est tout à son honneur. On connait bien le cinéma américain de l’époque où la romance est souvent source des clichés monumentaux. Raoul Walsh n’aimant pas les mélodrames, va plutôt miser ça sur un jeu taquin où les protagonistes vont plutôt se « chercher » pendant tout le film sans jamais en faire trop, ce qui rend le tout plutôt réaliste.


La fin du film est d’ailleurs très belle. Cette fameuse scène où John L. Sullivan (très bien interprété par Ward Bond, que je vois généralement dans des westerns fordiens pour ma part) rend la ceinture de champion à Corbett. Ce dernier, que l’on connaît plutôt prétentieux durant le film, apprend une belle leçon de modestie, et toujours sans en faire trop.
Un excellent film signé Walsh donc, qui restera parmi les meilleurs films traitant de la boxe et qui en aura inspiré plus d’un. Un film à conseiller à toutes et à tous.


PS : Je ne sais pas si c’est moi, mais les doublages récents sur des vieux films ont toujours bon effet sur moi, à l’instar de Winchester 73 d’Anthony Mann (que je conseille également).

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le 7 oct. 2016

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