Get out ! (right now) : tendu, oppressant, efficace !

Voilà l'histoire : aux États-Unis, après 5 mois de vie de couple, un jeune black bien éduqué et sympa est invité à rencontrer sa belle-famille de blancs au cours d'un week end.

Ce sont des notables : il est neurochirurgien, elle est psychiatre. On se dit qu'on va potentiellement assister à une orientation du film à la "Devine qui vient dîner", mais non, on vous l'a dit dès l'affiche, il s'agit là d'un film d'épouvante.

Le côté "interracial" n'est pas l'objet de l'histoire. On ne va pas parler ici de racisme ; le père (joué par Bradley Whitford) clarifie les choses dès la rencontre en disant "qu'il aurait bien voté une 3e fois pour Obama" et ne cache pas son admiration pour Jesse Owens.

Daniel Kaluuya, l'acteur principal s'est déjà distingué dans "Black mirror", il est habitué aux ambiances oppressantes, alors on pouvait déjà se douter que ça allait être tendu.

L'horreur, c'est notamment de voir Catherine Keener dans le rôle de la mère la fille, qui a pris 20 kg depuis "Dans la peau de John Malkovitch" et ressemble à Eveline Thomas (pas celle de l'époque où elle a posé pour être le modèle de Marianne, l'actuelle bien sûr).

En tant que psychiatre, elle pratique l'hypnose. Dès qu'on zoome sur ses yeux, ils sont noyés par le reste du visage bouffi, visuellement c'est très laid et peu crédible. Sa performance n'est pas époustouflante par ailleurs, choix de casting très contestable.

C'est le seul d'ailleurs. Globalement, les acteurs jouent bien (sauf peut-être le frère de la fille, joué par Caleb Landry Jones, en fait trop dans le rôle de la tête à claque).

C'est bien filmé, assez lentement, pas trop cut, ce qui ajoute à la tension.

Les scène d'hypnose rappellent celle du tapis dans "Trainspotting", c'est peut-être un clin d'oeil.

En tout cas, elle rend super et fonctionne très bien, on se sent flottant et démuni comme le personnage de Daniel.

Il y a une scène bien marrante où son pote (joué par Lil Rel Howery) s'inquiète et raconte ce qu'il imagine qui s'est passé aux flics. C'est le black corpulent qui fait le "comic relief" et ça allège un peu l'ambiance.

La réception avec les invités fait monter d'un cran la tension et l'isolement de Daniel qui se réfugie dans les bras de sa bien-aimée. Compréhensive, elle accepte sa demande de rentrer prématurément.

Difficile de donner des détails sans spoiler, disons qu'on se trouve dans un climat lent, malsain, mystérieux. Les domestiques (tous noirs et au comportement étrange) et les convives lors de la réception rappellent "Seconds" de Frankenheimer. Mais là, j'en ai limite trop dit.

Les scène brutales et gores ne sont pas très nombreuses mais efficaces.

Le film est franchement bien. L'une des rares bonnes suggestions de Netflix. A voir.