Thriller à l’ambiance lynchienne pendant une bonne heure, le film bascule dans le revenge movie trash dans sa dernière partie, résolument la plus faible.
Le film commence par une scène dont on découvre le pourquoi un peu plus loin dans le film. Un jeune homme noir se balade téléphone à la main dans un quartier résidentiel en cherchant un rue. Une voiture passe à sa hauteur et ralentit. Il est attaqué et enlevé, en nous laissant penser qu’il est mort.
La suite nous raconte l’histoire d’un jeune couple. Elle, une belle brunette, et lui un photographe black, se prépare à partir en week-end chez les parents de la jeune fille. Elle doit profiter de ce week-end pour leur présenter ce fiancé qu’ils ne connaissent pas et dont ils ignorent qu’il est noir. On sent le jeune homme perturbé par l’idée de cette rencontre à cause des préjugés. Sa compagne fait tout pour le rassurer.
Lors du voyage en voiture, ils percutent un cerf. Le contrôle de police met mal à l’aise le jeune homme qui n’était pas au volant mais voit le policier un peu trop insistant pour lui demander ses papiers. Sa fiancée prend parti et ils finissent par repartir.
Voilà les 15 premières minutes à l’issue desquelles, on ne sait trop pourquoi, le malaise s’est installé. Il ne va faire que croître après l’arrivée dans la somptueuse demeure familiale pour un week-end qui va pousser les limites de l’horreur plus loin que ce que l’on subodorait depuis le début.
Le film met à mal l’Amérique d’Obama. Le message qui passe demeure interrogatif sur notre vision: et si ce Président avait été aimé malgré sa couleur de peau juste parce qu’il faisait assez blanc pour ne pas froisser le monde? Ne serait-ce que poser cette question est en soi provocant, et Jordan Peele y apporte des réponses radicales.
Il n’hésite pas à aller chercher là où ça fait mal, à ouvrir les portes de caves pour révéler l’horreur souterraine de son pays. Il annonce en cela l’arrivée de Trump (le film semble se passer alors qu’Obama est encore Président, mais est sorti alors que Trump est déjà élu).
Il nous questionne également sur la culpabilité. Il n’hésite pas à nous montrer tels que nous sommes, à savoir une société égoïste, pleine de préjugés dont à n’arrive pas à se défaire, et pire que ça, dont on préfère les utiliser pour les retourner contre ceux à qui nous les adressons.
Comme je l’ai dit plus haut, la fin pêche un peu par rapport à la tension qui règne depuis le début, contrariant un peu l’entreprise. On a malgré tout un des meilleurs films de ces dernières années, car nous donnant conscience que l’horreur est partout, surtout sous nos yeux.

lolodu87
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le 29 juin 2020

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