Flammèche d'une bougie vivifiante dans un courant d'air



  • J'ai de la chance.

  • La chance ne suffit pas Johnny, il y a un ange qui veille sur toi.

  • Peut-être que c'est pas un ange.



En 2007, le cinéaste Mark Steven Johnson à qui l'on doit 4 ans plus tôt le controversé Daredevil, retente sa chance en adaptant en long-métrage un autre personnage de l'écurie Marvel créée en 1972 : '' Ghost Rider '', le chasseur de primes du Diable qui prend en chasse les âmes échappées de l'enfer tel un esprit vengeur combattant le feu par le feu. Une grande première pour cet illustre démon pour qui le rôle fut initialement conçu pour Jonny Deep, pour ensuite être envoyé vers Eric Bana qui préféra finalement se consacrer à Hulk, pour finalement finir des années après par tomber entre les mains de Nicolas Cage, le comédien amoureux des comics qui depuis des années tente sans succès d'incarner un super héros malgré des tentatives sérieuses comme avec Superman. Une grande victoire pour le comédien qui à défaut d'être devenu un super-héros lumineux sera un super-héros démoniaque. Coup de chance, le Rider est un des préférés du comédien qui par pur esprit de passion possède un tatouage du crâne enflammé du Rider. Nicolas Cage, alias Johnny Blaze, alias Ghost Rider !


Au menu : une histoire simpliste du bien censé être le mal contre le mal avec des rebondissements scénaristiques déjà vus un paquet de fois bien que divertissants, pour un rythme soutenu à la mise en scène dynamique au travers d'une ambiance qui essaye d'être lugubre mais qui est surtout kitsch, pour des personnages caricaturaux avec une intrigue secondaire romantique fastidieuse pour une intrigue principale offrant un service minimum pour un maximum d'action avec quelques surprises de tailles comme avec les effets spéciaux qui sont très sympas. Des scènes aux visuels très cool rondement réalisées, comme lorsque le Rider roule sur des gratte-ciels avec son impressionnante moto pour mieux plonger dans le vide et se rattraper avec une chaîne laissant derrière lui une traînée de flamme qui fond tout sur son passage, même le bitume ! Un vrai régal pour les yeux ! Un superbe travail également autour du design du Rider qui possède un look stylisé excellent avec des phases de transformations incroyables notamment lors de la première transmutation de Johnny Blaze. Un changement dans la douleur, les cris, la peur et la rage avec le visage de Nicolas Cage qui se décompose dans les flammes via des graphismes de haut vol. Une réalisation fait avec style !


L'action principale se concentre autour d'une lutte de pouvoir entre Satan Méphistophélès et son fils illégitime Cœur-Noir qui veut renverser son père en récupérant le contrat de San Venganza pour le contrôle de mille âmes corrompues offrant le pouvoir d'amener l'Enfer sur Terre. Une tentative d'appropriation du pouvoir qui n'est pas du goût de Satan qui envoie son Ghost Rider en appelant l'esprit du feu et l'esprit de vengeance en Johnny pour stopper Cœur-Noir. Un petit speech amenant des confrontations sympathiques malgré un manque de résistances aberrant chez les adversaires, avec quelques points culminants saisissants comme lors de la course entre les deux Rider symbolisés par Sam Elliot et Nicolas Cage, la course-poursuite en haut des immeubles contre les flics, ou encore durant le final avec un duel entre Cœur-Noir et le Rider plutôt satisfaisant malgré une ultime action qui manque clairement d'impacts et de superbe. En ressort également quelques séquences drôles comme lorsque Johnny Blaze devant une vitre tente de se transformer en Rider en faisant des bruits de fantômes, ou bien, lorsque Sam Elliot demande à Nicolas Cage de stériliser une aiguille, ou encore, lorsque le Rider attrape avec sa chaîne un hélicoptère fédéral avec une réplique piquante : '' Vient ici ! Arrête de me faire chier ! '' On se pose néanmoins quelques questions devant certains choix scénaristiques comme lorsque Ghost Rider en tant que serviteur de Satan sauve une jeune femme incarnée par Rebel Wilson d'un malfaiteur. Ce n'est pas censé être son rôle. Je suppose que c'est en réponse au tempérament de Johnny Blaze qui finalement a vendu son âme au diable par amour pour son père, ce qui en fait un Rider nuancé. Comme dit si bien Sam Elliot : " Tout homme qui a le courage de vendre son âme par amour... a le pouvoir de changer le monde. "


Nicolas Cage en tant que Johnny Blaze, motocycliste cascadeur ayant plus jeune vendu son âme au diable Méphistophélès pour soigner son père d'un cancer, s'en sort plutôt bien en incarnant un personnage qui indépendamment de son pouvoir des enfers reste intéressant et amusant à suivre avec des cascades à moto impressionnantes qui va de pair avec le caractère fougueux de Johnny, qui en raison de son pouvoir ne peut pas mourir, repoussant toujours plus loin chacune de ses acrobaties. Matt Long dans la version plus jeune de Johnny Blaze s'en sort plus ou moins bien. Eva Mendes en tant que Roxanne Simpson , la petite amie d'enfance de Johnny est ravissante malgré une approche romantique mignonne mais fade entre les deux tourtereaux. Raquel Alessi dans la version jeune de Roxanne Simpson fait une illusion efficace. Sam Elliot en tant Carter Slade l'ancien Ghost Rider devenu un vieux gardien de cimetière énigmatique est excellent en tant que professeur de substitution pour Johnny devant l'éradication du mal.
Peter Fonda en tant que Méphistophélès est un brin caricatural, malgré un regard de braise convaincant. Wes Bentley en tant que Cœur-Noir alias Blackheart alias Légion est plutôt bon, on sent toute la perfidie se dégager de lui. Les trois anges déchus qui l'accompagnent : Laurence Breuls en tant que Gressil, pour le pouvoir terrestre, Daniel Frederiksen en tant que Wallow pour le pouvoir de l'eau, et Mathew Wilkinson en tant qu'Abigor, pour le pouvoir du vent, sont bidons ! Donal Logue pour Mack, membre de l'équipe de Johnny en tant qu'assistant est sympathique. Brett Cullen dans le rôle de Barton Blaze, le père de Johnny fait preuve d'une présence mesurée.



CONCLUSION :



Après Daredevil, le cinéaste Mark Steven Johnson revient au format super-héroïque avec Ghost Rider, une adaptation Marvel loin d'être parmi les meilleures mais clairement loin d'être parmi les plus mauvaises. En ressort un film d'action aux séquences d'effets spéciaux surprenants pour un divertissement rythmé bourré d'action en manque de sensationnel malgré quelques tentatives intéressantes.


Nicolas Cage en tant Ghost Rider incarne enfin une figure emblématique longuement espérée qui à défaut d'être incroyable marque l'esprit par son look enflammé et son esprit sombre et fun.



Oublie les amis, oublie la famille, oublie… l’amour. Désormais tu seras le rider jusqu’à la fin de tes jours.


B_Jérémy
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le 26 janv. 2022

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