Quant on parle de la Troma, on pense tout de suite à des films trash complément barré comme Toxic Avenger, Nuke’em High ou Poultrygeist Night of the Chicken Dead. Mais la firme de Llyod Kaufman et Michael Herz a aussi produit quelques films disons plus « respectable ». Entendons par là le classicisme de leur mise en scène ou de leur sujet. On pense par exemple à Graduation Day, un film sorti durant la période du slasher auquel ce Girls School Screamers et sa fameuse bande annonce nous fait irrémédiablement penser d’autant que la jaquette met en avant des scream queen terrorisé par le visage putréfié d’une harpie ainsi que par un tortionnaire sosie de la Boule de Fort Boyard qu’on ne verra d’ailleurs jamais dans le film… En réalité le film se situe au carrefour de plusieurs genre, entre le giallo, le film d’épouvante et le slasher puisqu’il convoque une sororité d’étudiantes peu farouche issue d’un couvent religieux, qui vont devoir passer quelques jours dans un manoir réputé hanté où elles devront répertorier une collection d’oeuvre d’art entrecoupé de pyjama partie, de jeu de cache-cache et de séance de spiritisme à faire réveiller les morts. Après une introduction qui nous file réellement les jetons et qui aurait de quoi coller une véritable terreur infantile à n’importe quel gamin, le film s’enlise néanmoins dans les atermoiements d’une actrice qui ressemble comme deux goutte d’eau à Jamie Lee Curtis et qui va tenter de lever le voile de mystère qui englobe le passé des lieux.


Evidemment, un énigmatique tueur ganté va se mettre à décimer l’ensemble du groupe dans un ennui finalement plus mortel que ses mises à morts qui resteront assez formelles : coup de hache dans le visage, une fourche planté dans le ventre, et une électrocution assez spectaculaire pour le coup. Girls School Screamers a en effet le malheur de souffrir d’un rythme indolent ainsi que d’un twist scénaristique peu surprenant. Ma théorie, c'est que le film a été remonté, et le bouboule de la jaquette évincé, histoire de casser un peu la routine des psycho killers de l'époque et surtout de brouiller volontairement les pistes. Au moins cela aura le mérite de nous tenir en haleine jusqu’au bout, enfin si vous ne vous endormez pas au bout de trois quart d’heure. John Fenningan dont il s’agit de la seule réalisation, a préféré insuffler une atmosphère lugubre et pesante accentué par quelques effets sonores (grincement, porte qui claque, chuchotement spectrale et rires sardonique), en profitant de la touche baroque de son décor pour s’inscrire dans l’héritage des films de Mario Bava et de la Hammer. L’effort est louable, même si on avait déjà vu peu ou prou la même chose dans Hell Night de Tom Desimone quelques années plus tôt et qui de son côté proposait néanmoins d’avantage de trucages visuels et d’effets gore. Pas sûr que cela suffira à relever l’intérêt de ce slasher prototypique auquel on adressera surtout le reproche d’avoir méchamment vieilli. Il faut dire que le film sort en 1986 à une époque où le genre qu ‘il aborde était déjà moribond. Mais c’est surtout son absence de scènes réellement transgressives (peu de meurtre crapoteux, 0 paire de sein, absence d'érotisme et de vulgarités) et ses nombreux clichés inhérent au genre qui finiront par enfoncer le clou du cercueil, et d’en faire un petit "classique" de la série bis que l’on aimera (ou pas) ressortir pendant la période d’Halloween pour se gaver de bonbons et de chocolat en complément d’un Bloody New Year, d’un Terror Train ou d’un Slumber Party Massacre.


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le 12 avr. 2024

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