Egypt-Men : Apocalypse

Il y a fort longtemps en Egypt, pays de la planète Numéris, vivaient en harmonie des hommes et des dieux. Dans une citée de pixels avec des pyramides et des tours de verres, le bon roi Osiris invite son peuple pour le couronnement de son fils Horus. Tout le gratin du panthéon est las et aussi là. Avec ou sans ailes, avec ou sans poitrine mais subtilement incrusté de face ou de profil sur décor numérisé dans la grande tradition de la fresque égyptienne. Seth alors qu'arrive Léonidas, habillé comme un centurion, brandissant dentition carnassière et ambitions fratricides. Rongé par sa défaite à la bataille des Thermopyles, il veut sa revanche et en veut à la terre entière. Il Perse Osiris d'un cruel coup de poignard avant d'énucléer Jaime de sa poigne spartiate. Dans les coulisses, Hathor, femme de Horus, accessoirement déesse du batifolage et guerrière ninja sur Netflix, plie l'échine et marchande la survie de son aimé contre sa soumission. L'amour est aveugle, Hathor, Elektra, même combat.

En parallèle, la caméra s'attarde sur le prince Philippe qui s'en revient de Disneyland. Abandonné par une princesse Aurore carriériste qui préfère devenir mannequin à L.A, il se lance dans le vol à l'étalage sous l'identité de Bek. Pour donner une épaisseur de papyrus à son personnage, il s'amourache de Zaya, sympathique plante en pot locale au service de Urshu, architecte royal. En fait d'Urshu, il s'agit de John Murdock, architecte élu et transfuge de l'ancienne Dark city qui vient éprouver ses talents de bâtisseur dans cette nouvelle cité de lumières. Il s'est fait une spécialité des mondes plats et il ne va pas être déçu. Il met à profit la fuite du couple pour se rappeler son passé de guerrier aux côtés d'Hercules et décoche une flèche meurtrière à Zaya. Comme on dit en jargon footchbalistic : Droit au pute. Seth ainsi que Philippe Bek décroche enfin son ticket pour la fin de l'aventure.

Dans le caveau familial, Jaime Lannister rumine dans le noir tel un avocat de Hell's Kitchen. Seth alors, pour la troisième fois, que Philippe Bek lui propose un marché à l’œil : sauvé Zaya des griffes félines d'Anubis. Jaime revêt sa tenue SM en cuir et prend l'ascenseur pour demander conseil à son papy. Dans son loft éthéré, Barbossa se Râveille en sursaut. Enflammé dans un personnage éteint, il attend patiemment un vrai rôle depuis The best Offer. A la vue de Jaime, il sait que le temps n'est pas encore venu de retourner aux Carâïbes. Petite excursion du côté de chez Black Panther subtilement incarné en dieu Thoth. Chadwick Boseman réunit dans ce rôle la fusion parfaite du black et du gay, faisant économiser à la production un rôle superflu de quota.

Le film suit son court tel un Nil en saison sèche. Tout ce petit monde s'agite frénétiquement et numériquement. Vomitis, le Dieu du mauvais goût, non crédité par la production, est pourtant de tous les plans. Combat contre serpents géants, énigme du Sphynx, corps à corps final made in Transformers, le cahier des charges est respecté. Jaime, en bon Lannister, paie ses dettes et renvoie Léonidas aux calendes grecques. Barbossa râssuscite Zaya pour une conclusion envolée où Horus du Sagittaire fait des galipettes aériennes. Cruel constat : Seth fois trois, le péplum du 21è siècle.

La civilisation égyptienne s'est éteinte en -30 avec Cléopatre. Alex Proyas également, quelques 2046 ans plus tard.