Je ne sais plus si je l’ai déjà dit dans les critiques précédentes des opus de Godzilla, mais si la saga s’en retrouve aussi inégale (un coup un bon épisode, un autre un nanar monumental), c’est sans doute à cause du peu d’écart qu’il y a entre chaque film. Une année voire seulement quelques mois, c’est pour dire ! Le nouvel arrivant à la série, Godzilla vs. Gigan, n’échappe donc pas à la règle, sortant (du moins dans les salles japonaises) 9-10 mois après Godzilla vs. Hedora. L’opus qui a su donné une fraîcheur à la saga, et qui s’avérait être le meilleur film depuis longtemps. Godzilla vs. Gigan poursuit-il la bonne marche de Godzilla vers la série B amusante et « intelligente » (ayant un message à délivrer) ?

Des extraterrestres, venus d’un système nébulaire détruit, planifient l’invasion de la Terre en prenant comme couverture un parc d’attraction pour enfants. Mais en réalité, la tour Godzilla qu’ils ont construit leur sert de centre de contrôle afin de diriger deux monstres venus de l’espace que sont King Ghidorah et Gigan. Et pendant qu’un petit groupe de personnes tentent de contrecarrer les plans des envahisseurs, Godzilla et Anguirus se dressent face aux deux titans qui détruisent tout sur leur passage.

Faudrait qu’on m’explique quelque chose, franchement ! Godzilla vs. Hedora proposait à la saga un potentiel énorme. Celui de remplacer l’anti-nucléaire par un message écologique (d’où la création d’un monstre né de la pollution humaine) qui rend la série moins obsolète qu’elle ne l’est déjà par ses effets visuels en carton de pâtes. Malgré des défauts propres à la série, l’opus précédent avait vraiment quelque chose de neuf à proposer et d’intéressant qui plus est. Alors pourquoi laisser tomber une telle mine d’or pour revenir au délire de la science-fiction ? L’écologie répond présente, mais juste le temps d’une réplique qui explique la raison pour laquelle les extraterrestres du film veulent nous anéantir (parce que nous sommes une espèce destructrice, blablabla, la même critique qui ressort encore et toujours et qui, malheureusement, n’a jamais vraiment fait changer les esprits). De quoi occuper à peine 10 secondes de répliques, tout le reste étant concentré sur une intrigue de série Z télescopée, qui propose comme d’habitude des personnages sans âme et des situations burlesques qui ne font pas vraiment rire.

En y repensant, la science-fiction n’est pas forcément fatale pour un Godzilla. Pour preuve, Les envahisseurs attaquent s’avérait être l’un des meilleurs opus de la saga. Mais en le comparant à Godzilla vs. Gigan, c’est le jour et la nuit ! Et pour cause, ici, il n’y a que quatre monstres alors que l’ancien film regroupait tous les kaijus du cinéma japonais qui puissent exister. Déjà, la prestance du « casting » en prend un sale coup ! Surtout que ce film nous ressert une énième confrontation entre Godzilla et King Ghidorah. Montrant au passage qu’Anguirus n’est que le boulet de service, ce monstre ne savant pas se battre, encaissant les coups, couinant comme pas possible. Quant au nouveau venu dans la saga, Gigan, il manque de charisme. Il fait même dériver les kaijus dans un nouveau style qui prouve que les créateurs n’ont plus vraiment d’idées : il s’agit ni plus ni moins d’une créature biomécanique, avec des bras métalliques, une visière digne de Cyclope des X-Men et une scie circulaire le long du thorax.

Et là où Godzilla vs. Gigan se vautre comparé à Les envahisseurs attaquent, c’est en partie à cause du manque de crédibilité de son scénario. Non pas que des extraterrestres attaquant notre planète soit réaliste. Mais dans ce dernier, l’ensemble était agréable à regarder (les envahisseurs ne faisant que lâcher les kaijus sur nous). Ici, il est tout de même question de martiens se planquant dans un parc d’attraction. Dans une tour à l’effigie de Godzilla pour passer inaperçus. D’accord… le délire va loin ! Malheureusement, nous avons du mal d’entrer dedans.

Il ne nous reste plus que les scènes de combat, comme la majorité des films Godzilla de la saga. Nous sommes bien au-dessus des gros nanars de cette dernière (dont King Kong contre Godzilla). En bref, le film peut faire passer le temps. Mais en comparaison à ce qui a été fait sur Godzilla vs. Hedora, la déception n’est nullement évitable. Pas le pire opus de la série, mais pas le meilleur non plus !
sebastiendecocq
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Godzilla, la saga et Les meilleurs films sur Godzilla

Créée

le 13 juin 2014

Critique lue 463 fois

1 j'aime

1 commentaire

Critique lue 463 fois

1
1

D'autres avis sur Objectif Terre, mission Apocalypse

Objectif Terre, mission Apocalypse
Nessie_Wqt
6

Godzilla VS une pintade cyborg, des stocks-shots de King Ghidorah et l'incompétence d'Anguirus

Ce film devrait être mauvais : Des stocks-shots des opus précédents sont utilisés en quantités importantes. Et pas que pour les scènes de destruction : On assiste à des combats de stock-shots,...

le 8 févr. 2023

1 j'aime

Objectif Terre, mission Apocalypse
VLC
4

Godzilla vs Mc Circulaire

De retour sur un bon gros nanard après un excellent Godzilla vs Hedora ! On retrouve encore une fois l'invasion extra-terrestre qui invoque des créatures de l'espace comme King Ghidorah et ... Gigan...

Par

le 2 mai 2016

1 j'aime

Objectif Terre, mission Apocalypse
sebastiendecocq
3

La science-fiction reprend malheureusement le pas

Je ne sais plus si je l’ai déjà dit dans les critiques précédentes des opus de Godzilla, mais si la saga s’en retrouve aussi inégale (un coup un bon épisode, un autre un nanar monumental), c’est sans...

le 13 juin 2014

1 j'aime

1

Du même critique

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
sebastiendecocq
8

Un coup dans l'eau pour la future Justice League

L’un des films (si ce n’est pas LE film) les plus attendus de l’année. Le blockbuster autour duquel il y a eu depuis plusieurs mois un engouement si énormissime que l’on n’arrêtait pas d’en entendre...

le 28 mars 2016

33 j'aime

1

Passengers
sebastiendecocq
5

Une rafraîchissante romance spatiale qui part à la dérive

Pour son premier long-métrage en langue anglophone (Imitation Game), Morten Tyldum était entré par la grande porte. Et pour cause, le cinéaste norvégien a su se faire remarquer par les studios...

le 29 déc. 2016

29 j'aime

La Fille du train
sebastiendecocq
4

Un sous-Gone Girl, faiblard et tape-à-l'oeil

L’adaptation du best-seller de Paula Hawkins, La fille du train, joue de malchance. En effet, le film sort en même temps qu’Inferno (à quelques jours d’intervalles), un « Da Vinci Code 3 » qui attire...

le 28 oct. 2016

28 j'aime

4