Décidément, cette ère Millennium est vraiment particulière. Parce que, croyez-le ou non, mais ce quatrième film… est un quatrième reboot. Et oui, encore, ils ont osé. À nouveau, on nous fait comprendre que les événements du film de 1954 ont bien eu lieu, mais qu’il n’y a plus eu d’attaque de Godzilla depuis. Il y a eu de nombreux autres monstres mais Godzilla n’était pas réapparu. Bref, oubliez le cœur de Godzilla qui battait au fond de l’océan à la fin du précédent film et toute l’histoire surnaturelle, on en revient à quelque chose de plus simple.
L’histoire démarre en 1999 et nous apprend ainsi que le Japon a su repousser de nombreux monstres au cours des 45 dernières années. Mais celui qui va leur poser problème, c’est un nouveau Godzilla qui résiste à toutes leurs armes. Cette nouvelle attaque va causer de nombreuses pertes humaines, et ce n’est la faute de personne d’autre que la créature. Mais comme il faut un coupable, la faute est rejetée sur la pauvre Akane Yashiro, une pilote dont l’incapacité à garder le contrôle de son véhicule durant l’attaque a envoyé plusieurs soldats dans les pattes de Godzilla. Et elle va elle-même s’enfermer dans l’idée qu’elle en est responsable et se le reprocher pendant les années à venir.
Heureusement pour le film, d’autres personnes ont été plus productives pendant les quatre ans qui ont suivi : une équipe de scientifiques, menée par Tokumitsu Yuhara, a utilisé le squelette du vieux Godzilla, mort en 1954, comme base pour créer un MechaGodzilla, baptisé affectueusement Kiryu (dragon mécanique). La raison pour laquelle Kiryu nécessite l’ADN de Godzilla dans son système, c’est quelque chose que le film tentera de nous expliquer en vain (il faut réellement s’accrocher pour y trouver une logique). La seule bonne raison que j’y ai vue, c’est pour déclencher le second acte, dans lequel le robot devient hors de contrôle et l’ADN du monstre originel prend le dessus, détruisant la ville.
Akane parvient tout de même à obtenir le poste de pilote de ce MechaGodzilla, grâce au soutien du lieutenant Togashi. Le film fait un réel effort pour apporter un peu de drame dans l’histoire des humains. Mais ce n’est pas assez, et on a rapidement l’impression que ça tourne en rond.
Le réalisateur, Masaaki Tezuka, apporte des images sublimes. Cette scène où le MechaGodzilla hors de contrôle détruit une ville sur fond de coucher de soleil est sublime. Cet épisode ressemble à un anime qui prendrait vie, un peu violent, fun, et avec juste ce qu’il faut de comédie. Et les effets spéciaux constituent une réelle amélioration par rapport aux épisodes précédents. La CGI a de la texture et ne se remarque quasiment plus. Les maquettes sont de retour, en masse, et le composite, bien qu’un peu voyant, est utilisé très souvent, mais d’une excellente manière.
Le film met cependant trop la partie humaine en avant ; Godzilla n’est là qu’en fond pour la rédemption de l’héroïne. Le nouveau costume de MechaGodzilla, pour terminer, est une belle refonte. Armé jusqu’aux dents, il n’hésite pas à utiliser toutes ses armes durant les combats, ce n’est pas que de la déco !
Godzilla X MechaGodzilla est un bon film, mais pas assez fun. Il est plombé par sa partie humaine qui tourne trop vite en rond. On est impressionné par les effets spéciaux, on s’éclate en regardant les combats, mais on n’arrive pas à s’intéresser à l’histoire du passé de Akane.