Un monstrueux scénario

Mettez Millie Bobby Brown et Godzilla dans le même film, vous avez un des plus grands blockbusters de l'année !

Après un premier Godzilla difficile à suivre, nous voici dans un second volet tout autant ennuyant. Après 40 minutes de courage, j'ai abandonné. Et oui, désolé pour les fans de ce film.

Nous commençons par l'introduction des personnages principaux. Nous voici de retour en 2014 à l'apparition du fameux monstre. Une (parfaite) petite famille essaie de survivre mais le jeune fils décède lors de l'affrontement de Godzilla et de son ennemi. En très peu de temps, nous assistons à cet événement tragique qui se veut important pour la suite du récit mais qui est survolé. Deux secondes sur lui, et hop, on n'a de l'argent pour des effets spéciaux mais pas assez pour se concentrer sur le scénario.

Enfin, le décès du petit a séparé la famille. Pour quelles raisons concrètes ? On nage dans l'inconnu. Le papa explique un peu plus tard qu'il était alcoolique et a quitté sa femme et sa fille pour "ne pas donner une mauvaise image de lui". Logique... Donc, le spectateur ne comprend rien de ce qu'il ne tourne pas rond dans cette famille et tout est censé - je dis bien, censé... - être expliqué dans un dialogue ? Grosse facilité de la part des scénaristes. Ce n'est pas une raison qui tient debout, c'est juste incohérent. Un simple moyen de faire le clan du père d'un côté, et de l'autre la mère et la fille.

Baromètre actuel des facilités scénaristiques à 4/10 (et je suis gentille).

On en vient à la jeune fille, Madison, interprétée par Millie Bobby Brown. Donc, elle est censée (mon terme favori dans cette critique il faut croire) vivre avec sa mère, dans une base secrète ? Bon, soyons gentils. Dans le pire des cas, les autorités pourraient accepter pour le bien-être de l'enfant. Sauf que Maddie - adolescente rappelons, donc irresponsable encore - a le droit de venir sur le lieu de travail avec un monstre dangereux sur le point de se réveiller ? Double coup dur quand les adultes n'arrivent pas à l'arrêter quand elle rejoint sa mère au plus proche du danger ? Tout ça juste pour qu'elle ne meurt pas avec les autres employés lors de l'arrivée des terroristes...

Attention, on monte la baromètre des facilités scénaristiques à 7/10.

Le pompon reste pour moi au moment du réveil du Monstre Zéro. La famille est divisée en deux clans, il faut donc les placer dans un conflit réel. Le pauvre père, Mark, tente de sauver sa fille et son ex-femme enlevé par les terroristes - ce qui est tout à fait compréhensible et normal j'ai envie de dire. Avec un élan de courage, il prend une arme comme par hasard sur son chemin par terre, et va lui-même chercher sa famille sur le champ de bataille. Très Hollywoodien déjà. Arrivé devant sa femme et sa fille, il les appelle à le rejoindre pour les sauver. Moment d'émotion, Madison est contente de voir son père, mais sa mère s'interpose.

Et vient le moment d'incompréhension ultime :

Les scènes d'action se construisent de la même manière : ce n'est qu'une succession de plans sur les monstres, puis les humains qui tentent tant bien que mal à se battre - ou plutôt fuir. Le filtre bleu pour que ce soit angoissant dans la nuit rend plutôt le résultat illisible. Ne parlons pas non plus du résultat des éclairs, de la brume, etc. Et ajoutez à cela des couleurs soi-disant travaillées mais qui font mal aux yeux. Nous n'avons même pas le temps d'observer correctement ce qu'il s'y passe qu'on passe à un autre plan, tout aussi flou avec les effets rajoutés.

Et en parallèle à ça, aucune originalité dans la mise en scène, que ce soit le montage, la musique, les constitutions de plans. Une réalisation basique qu'on voit dans tous les films Hollywoodiens de nos jours.

Certes, je n'ai pas terminé le film, mais le début est déjà très difficile à suivre. On s'ennuie, c'est mal expliqué, les effets spéciaux m'impressionnent même pas. Je ne pourrais même pas appeler ça une déception.