Charles danse

Chandler Jarrell est un détective privé qui est recruté pour une mission plutôt étrange : un enfant sacré a été kidnappé par les forces du mal et, selon des prophéties anciennes, lui-même serait l’élu qui doit le protéger. D’abord sceptique, Chandler découvre bien vite un monde surnaturel.

Michael Ritchie était un réalisateur de films simples, tout comme le scénariste Dennis Feldman (qui a écrit 10 ans plus tard La Mutante). Golden Child: L’Enfant sacré du Tibet a été conçu dans cette optique, être un divertissement sans prétention.

Le film date de 1986 et, à cette époque, les effets spéciaux se composent de dessins sur la pellicule et de latex. Avec pourtant un budget supérieur à celui du premier Indiana Jones et de Predator, les trucages restent kitsch. Mais cela fait partie du charme de l’époque, alors sachons passer outre.

Le scénario est simple ; il s’agit d’aller chercher une arme magique pour vaincre un gros méchant, avec l’inévitable idylle comme à-côté. Mais bon, le film ne mise pas tant sur son histoire que sur son acteur principal. En effet, depuis 48 Heures et Le Flic de Beverly Hills, Eddy Murphy est le comique en vogue de cette époque. Ses prestations, à l’instar de de nombreuses autres stars comme Will Smith plus tard, sont toujours identiques, car c’est justement ce qu’attend le public. Le reste du casting est soit inconnu (c’est le deuxième film de Charlotte Lewis et le troisième de Charles Dance), soit cantonné à des rôles spécifiques (Victor Wong et James Hong jouent des personnages asiatiques dans de nombreux films américains). Du coup, Golden Child : L’Enfant sacré du Tibet se déroule sans surprise. Eddy Murphy fait du Eddy Murphy, les scènes d’action et les rebondissements s’enchaînent gentiment avec les effets spéciaux de l’époque, mais…

Mais il y a Charles Dance. Cet acteur méconnu possède un charisme certain et un regard très particulier. Ses expressions sinistres transforment son personnage en terrible méchant, et il est dommage qu’il est été remplacé par une marionnette dans les dernières scènes. Réduit aux seconds rôles, le talent de cet acteur lui permet non seulement de rayonner, mais augmente sensiblement la qualité d’un film comme celui-ci qui serait sinon insipide. Il reprendra d’ailleurs ce jeu spécifique du méchant implacable des années plus tard dans Last Action Hero.

Golden Child: L’Enfant sacré du Tibet est techniquement un nanar dont les invraisemblances et les deus ex machina font rire. Mais son méchant possède suffisamment de charisme pour glacer tout humour dès qu’il apparaît et ça, ce n’est pas courant. À voir donc pour la prestation de Charles Dance, artiste dont le talent est trop rarement mis en évidence.