le 26 sept. 2024
Evasion et Vengeance !
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Quand Teruo Ishii signe Abashiri prison en 1965, il lance une franchise de pas moins de dix-huit films dont il réalisera les dix premiers opus en à peine plus de deux ans. Ces films de prison et d’évasion avec Ken Takakura en tête d’affiche connurent un immense succès qui firent de l’acteur une vedette sur le sol japonais, la franchise n’ayant jamais franchi les frontières du pays du soleil levant. Ce Great jailbreak se présente comme une évidente déclinaison de cette saga. Teruo Ishii reprend du service en même temps que Ken Takakura, et reprend comme contexte la prison d’Abashiri, située dans une île du nord du pays qui évoque, en quelque sorte, la Sibérie russe. Alors que les prisonniers attendent la mort, ils mettent sur pied une évasion. Pas de plan renversant ici, mais plutôt une prison tenue par des novices qui se font avoir comme des pommes. L’évasion n’est pas le sujet du film, de toute façon, qui ne s’intéresse qu’aux relations entre ses personnages. De ceux qui s’évadent d’abord, de celui qui croise sur sa route une artiste malade, de ce même évadé qui a des comptes à régler avec ceux qui l’ont envoyé en prison. Soit un film qui tient de plusieurs genres à la fois même si la dimension vengeance est clairement la plus importante.
Great jailbreak se découpe clairement en trois temps. D’abord l’évasion et la cavalcade dans des conditions extrêmes, ensuite l’arrivée du héros dans un village où il va se reposer et faire la rencontre d’une artiste, et enfin la vengeance que celui-ci exécute. Le film bénéficie d’un cadre qui crée une atmosphère remarquable. Le froid extrême, coupant comme des lames de rasoir, constitue à lui tout seul un personnage qui change des habituelles histoires se déroulant dans les grandes villes japonaises. Derrière la caméra, Teruo Ishii se régale et nous régale de tableaux savamment construits. Dans les grands espaces comme dans la petite auberge où le héros trouve refuge, le réalisateur s’amuse à agrandir et à réduire les lieux qui sont autant de fenêtres pour le spectateur de découvrir la véritable personnalité de ce personnage aussi dur qu’émotif. Le dernier acte qui se déroule dans une ville enneigée anxiogène puis dans un train lancé entre mer et montagne approfondit ce thème des espaces plus ou moins réduits.
Si le final, qui se veut très violent, a tendance à verser dans le grand-guignol qui l’éloigne de son aspect documentaire, il parvient cependant à conserver sa noirceur qui est sa marque de fabrique. Porté par un Ken Takakura toujours parfait et un Bunta Sugawara qui a été très emballant chez Kinji Fukasaku, l’ensemble ne peine pas à embarquer ses spectateurs dans cette descente aux enfers dans un Japon que le « jitsuroku eiga » ne met pas souvent en scène. Si le final est mal exploité et si le réalisateur passe à côté de certaines séquences ou quelques thèmes, le film, par cette peinture originale, fait mouche dans un récit limpide, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce type de cinéma japonais. Une véritable curiosité.
6,5
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Liste et classement des films que j'ai vus ou revus en 2025 et Je regarde des films oubliés ou méconnus presque introuvables
Créée
le 12 mai 2025
Critique lue 37 fois
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