L’idée était séduisante : mêler les codes de la creepypasta et de l’horreur moderne pour donner naissance à une créature incarnant la panique parentale face à Internet. Grimcutty part sur de bonnes bases, avec un concept dans l’air du temps et un message intéressant sur la désinformation et la peur irrationnelle. Malheureusement, l’exécution reste trop bancale pour en faire une œuvre vraiment marquante.
Le personnage principal, interprété par Sara Wolfkind, s’en sort avec les honneurs. Elle incarne une ado tiraillée entre les peurs de ses parents et une menace invisible avec une certaine sincérité. Mais le reste du casting manque souvent de subtilité, en particulier les parents, dont les réactions frôlent parfois la caricature. Le film aurait gagné à approfondir leurs motivations au lieu de les peindre comme des figures aveuglées et hystériques.
Visuellement, Grimcutty alterne le convenable et le kitsch. La créature au design étrange – mi-humanoïde, mi-mascotte cauchemardesque – surprend d’abord par son étrangeté, mais perd vite en impact. Elle apparaît trop souvent, trop clairement, et finit par perdre son pouvoir de terreur. La mise en scène, pourtant prometteuse par moments, ne parvient jamais à installer une véritable tension durable.
Côté musique, rien de mémorable. L’ambiance sonore fait le travail sans éclat, appuyant les scènes clés sans jamais réellement s’imposer comme un acteur de l’atmosphère.
En définitive, Grimcutty aurait pu être un bon film d’horreur générationnel. Il a le mérite d’aborder un thème original et de chercher à innover dans sa symbolique. Mais entre une narration inégale, un monstre trop exposé et un rythme parfois poussif, le film peine à vraiment convaincre. Il se regarde, mais ne laisse pas de traces profondes.
Ma note : 5/10