10 ans après le classique « Silence of the Lambs », Hannibal Lecter revient à l’écran. Pour une aventure qui sera d’ailleurs la dernière chronologiquement parlant, les deux films suivants étant des préquels. Hannibal est donc en liberté, est happé dans une intrigue où se mêleront Clarice Starling, ainsi qu’un millionnaire, ancienne victime de Lecter.


Les rumeurs racontent que Jodie Foster et Jonathan Demme ont refusé de participé à cette suite à cause du scénario. Chose que l’on peut comprendre, « Hannibal » étant clairement le volet le plus gore de la franchise, et ne constituant pas vraiment un polar. On lorgne davantage vers le film d’horreur pas toujours très rigoureux, où tout semble être fait pour mettre le spectateur mal à l’aise.


A niveau, il y a donc quelques scènes bien sanguinolentes et surtout dérangeantes, dont le célèbre « dîner » final, osé pour une grosse production. Et bien sûr Anthony Hopkins, impérial dans ce rôle de psychopathe cannibale raffiné, qui ne supporte pas l’impolitesse et la médiocrité intellectuelle. A tel point qu’il devient presque le protagoniste du film, le « vrai » méchant étant un Gary Oldman méconnaissable en vengeur défiguré.


Sans compter des choix de mise en scène intéressants. Notamment le fait que la moitié du film se déroule à Florence, lieu de tournage rafraîchissant. Mais au lieu de se focaliser sur les flots de touristes innocents et la beauté de la cité de la Renaissance, Ridley Scott préfère exploiter les statues, les allées, et les colonnes pour donner à son film une allure baroque qui s’accorde avec le caractère de Lecter. Si bien que « Hannibal » n’est pas vraiment joli à regarder, mais la forme épouse le fond !


Par contre, la déception est le personnage de Clarice Starling. Si Julianne Moore fait le job, son personnage a un développement peu profond, l’écriture capitalisant essentiellement sur les échanges du film précédent. On ne retrouve donc plus la tension élégante de leurs interactions. A la limite, le policier avide incarné par Giancarlo Giannini est plus intéressant.


En résulte une suite un peu décevante par rapport à l’opus précédent, et à réserver à un public averti.

Redzing
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le 5 août 2020

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