En voila un film peu commun dont l'ambiance plus que décomplexée provoque le sourire du début à la fin. Sous ses airs de faux Dirty Harry à la japonaise, saupoudré d'une petite dose d'érotisme et complètement métamorphosé par un ton décalé à outrance, Hanzo the razor est une bobine pas comme les autres, dont la générosité érotique pourra dérouter mais ne manquera pas susciter l'intérêt. Et si son script est de la légèreté d'un colibri, le savoir-faire de l'esthète Misumi qui le propulse fait d'Hanzo the razor une oeuvre amusante marquée par une mise en scène au panache évident.

Misumi fait en effet parler ses atouts les plus rageurs, à savoir des prises de vue inspirées qui font la part belle à ses personnages. Comme le cinéaste n'avait cessé de le faire lors de ses contributions à la saga Zatoichi, il met en valeur avec fougue un Shintarô Katsu que l'on sent heureux de prêter ses traits au personnage d'Hanzo. Il faut dire que ce dernier est bien gratiné, incorruptible, désireux de faire son boulot de flic sans compromis, il est surtout l'arme ultime pour faire parler les jeunes femmes criminelles réticentes à donner des informations. Équipé, selon ses pairs, ainsi que les changements d'attitude immédiats des criminelles à chaque début d'interrogatoire, à en faire rougir monsieur Siffredi, le bougre se livre à des rituels peu banals, surprenant lorsqu’ils sont initiés, puis amusant lorsqu’ils concrétisent presque immédiatement tout leur potentiel graphique.

Malheureusement, il ne faudra pas attendre bien plus de cette récréation Misumienne dont même les scènes de combat déçoivent un peu par leur immobilisme comparativement à ce qu'a pu faire le maître auparavant.
Néanmoins, et c'est bien le principal, Hanzo The Razor offre au spectateur réceptif une récréation de chaque instant, un moment décalé fait de belles images et d'idées absurdes qui filent la banane. Un film limité par un script qui manque quelque peu d'ambition, mais si singulier qu'il est impossible d'en oublier ses séquences marquantes et son imagerie maîtrisée.

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le 15 nov. 2014

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