Depuis l'accueil plus que chaleureux de "Fighter", David O'Russell a à nouveau le vent en poupe, lui qui s'était mis les studios à dos après l'échec retentissant de "J'adore Huckabees", délire arty totalement abscons. A voir les nombreuses nominations et les critiques enthousiastes, "Happiness therapy" ne va pas faire descendre cette hype de sitôt. Alors, sur-vendu ou vraie pépite ?

Soyons clair dès le début, le nouveau film d'O'Russell n'innove en rien, déroulant un récit assez prévisible et que l'on a déjà pu voir par le biais de comédies indies comme "Lonesome Jim" ou le superbe "Garden State". Rien de neuf à l'horizon donc, et le spectateur souhaitant se prendre une claque qui va changer sa vie ferait mieux de rester chez lui ou d'aller dans une boîte SM (mon chat a de très bonnes adresses si ça vous intéresse). Oui mais voilà, "Happiness therapy" fait un bien fou si l'on accepte de se laisser porter par une histoire toute simple.

Si David O'Russell avait eu la main un peu lourde sur la caractérisation des personnages de "Fighter", il fait preuve ici d'une subtilité bienvenue, parvenant à retranscrire à la perfection l'ambiance des petits quartiers, ceux de la classe moyenne. L'ampathie n'en est que plus présente, surtout que tout cela aurait très bien pu virer à l'hystérie inssuportable. On s'attache au contraire facilement à ses fracassés de l'existence, que ce soit le couple vedette ou les seconds rôles, tous (ou presque) savoureux.

Dans la peau de deux pestiférés dont tout le monde parle en chuchotant, à guetter chaque crise de nerfs, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence sont formidables. Le héros de "The hangover" prouve qu'il n'est pas qu'une paire d'abdos, faisant preuve d'une belle énergie quand l'héroïne choucarde / sexy à se damner / croquignollette (rayez la mention inutile) de "Hunger Games" compose un personnage solaire et imprévisible mais terriblement émouvant, dont il est difficile de ne pas tomber amoureux. Tous deux sont très bien entourés par des seconds rôles sympathiques, dont on retiendra surtout le double comeback de De Niro, qui n'avait pas été aussi bon depuis au moins "Heat", et Chris Tucker, loin des "Rush hour", qui parvient à faire exister son personnage malgré un temps assez limité à l'écran.

Aussi drôle qu'il est touchant, constamment sur le fil, "Happiness therapy" ne changera en aucun cas votre vie mais devrait illuminer sans mal vos journées pluvieuses.

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le 1 juin 2013

Modifiée

le 1 févr. 2013

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Gand-Alf

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