Tape-à-l'œil !

Juste sortir d'ici.

Une visite guidée ratée d'un théâtre d'horreurs exceptionnel, quelle ironie !

Pour tout individu, la maison revêt une symbolique particulière. Elle incarne leur petit cocon, un refuge coupé du monde, un sanctuaire de sécurité, l'endroit où nous avons nos habitudes et nos rituels sans se soucier d'autrui. En clair, la maison occupe une place cruciale dans nos vies, un lieu d'ordre et de bien être qui nous est propre. Ainsi, lorsque la résidence se transforme en une geôle mentale, un lieu d'anxiété et plus encore, lorsque des actes cruels et d'autres horreurs s'y rattachent, le cadre idyllique se métamorphose en ce que l'on peut qualifier de maison hantée. Nous avons tous en tête au moins un lieu, qu'il s'agisse d'une maison ou d'un autre endroit, marqué par des événements sinistres dans le passé, lui conférant une réputation hantée ou maudite. Dans ces situations, le lieu de confort se transforme en miroir de nos peurs partagées, un endroit que l'on éviterait à tout prix. Les longs métrages mettant en scène des résidences hantées se révèlent particulièrement percutants lorsqu'ils confèrent à la maison une individualité distincte. Elle devient un élément essentiel de l'histoire, une entité quasiment animée. C'est exactement le thème abordé dans le film d'horreur "Haunt", dirigé par Scott Beck et Bryan Woods.

Haunt réinvente le concept classique de la maison hantée en le transformant en une chambre de la terreur, sauce slasher. Il propose une expérience similaire à un train fantôme combiné à une escape room. Un groupe d'adolescents à la recherche de sensations fortes pour Halloween s'engage joyeusement dans ce sinistre labyrinthe. Cette partie du film se démarque sans aucun doute, les réalisateurs parviennent à nous captiver en nous emmenant dans un voyage empreint d'atmosphère et de suspense à chaque tournant. L'élaboration et la mise en valeur de cet environnement unique ne cessent de nous captiver grâce à des concepts bien pensés. Ce qui semble être une maison hantée improvisée s'avère incroyablement efficace. Des masques effrayants, des énigmes inquiétantes, des situations palpitantes et de nouvelles pièces pour des mises en scène sinistres font de ce parcours une expérience que l'on rêverait de vivre pour une nuit d'Halloween avec des potes. Évidemment, étant donné que nous regardons un film d'horreur, il est prévisible que cette expérience enivrante se transforme en un véritable cauchemar sanglant. Et c'est précisément ce qui se produit. Mais, alors que ça devait venir accentuer le tout, c'est à ce moment que les ennuis commencent à surgir. Haunt, c'est un peu comme déguster un délicieux plat qui nous fait saliver d'anticipation, car au départ, je me suis dit : "C'est vraiment prometteur, ça commence bien." Puis, nous prenons la première bouchée, qui est mitigée, et nous continuons à manger en essayant de masquer ce goût désagréable qui persiste et prend le dessus tout au long du repas.

Le rythme pose problème, alternant entre l'espoir d'une accélération tant attendue et des arrêts fréquents sur des détails fastidieux. Les personnages agissent "continuellement" de manière stupide, enchaînant des décisions idiotes et adoptant un comportement peu judicieux. Les tueurs, une fois leur façade effrayante tombée, perdent leur charisme et leur crédibilité, se comportant "continuellement" de manière incohérente et se révélant maladroits avec une arme à la main. Les confrontations sont souvent malhabiles, bien que certaines poursuites se démarquent. Dans l'ensemble, cela semble principalement destiné à attirer l'attention, laissant une impression de superficialité. Clairement, tape-à-l'œil. Même la conclusion est décevante. En résumé, un certain degré de bêtise généralisée vient plomber la réussite première de Haunt. Ce n'est ni terriblement mauvais, ni exceptionnel, ce qui est un peu décevant compte tenu du contexte où se situe cette histoire sanglante. C'est une issue finalement frustrante, car le potentiel était là pour créer quelque chose d'original et de beaucoup plus audacieux. Le cadre horrifique, bien construit et mis en avant par une réalisation solide, ainsi qu'un concept efficace, à quoi s'ajoute la sympathique composition musicale Tomandandy, soutenu par des scènes gores convaincantes, auraient dû déboucher sur un spectacle terrifiant. Une maison hantée ingénieusement élaborée, pleine de pièges et de labyrinthes, qui promettait une expérience impitoyable, mais malheureusement, elle a été gâchée. Quel dommage !

CONCLUSION :

Après la première partie de "Haunt", réalisé par Scott Beck et Bryan Woods, qui promettait une expérience attrayante sur le thème des films d'horreur d'Halloween, le film finit par décevoir. Bien qu'il ne soit jamais pleinement déplaisant, il aurait clairement pu exploiter davantage son potentiel en tant que slasher situé dans une maison hantée par de nombreux pièges. Cela laisse un sentiment mitigé, car le film n'est ni digne de sévères critiques, ni d'éloges enthousiastes. La première moitié du film est solide, mais la seconde s'avère décevante. Il pourrait toutefois constituer un divertissement acceptable pour une soirée d'Halloween pour le spectateur pas difficile envers ce genre.

Positif ou négatif ? Mon opinion oscille entre les deux options, optons pour la moyenne !

C'est sensé être effrayant ?