Vous pensiez que l’on ne pouvait pas égaler les fêtes de Stifler ? Pourtant souvenez-vous un peu du boxon généré par Projet X, de son nain balancé dans un four et de ses arbres et voitures brûlés au lance-flamme ! Un épiphénomène qui avait même finit par envahir notre réalité et provoqué pas mal de débordements et de casse dans nos quartiers. Si la popularité se mesure à la connerie et bien Haunting on Fraternity Row dépasse l’entendement avec sa partie universitaire d’enfer. Mais avant d’en arriver là, Brent Sersen nous introduit sa fraternité de neuneus interprété par des hommes de 30 ans grâce à leur physique d’adolescents. On a donc le gosse de riche imbuvable qui souffre de problème érectile, le teufeur sous LSD qui finit à demi comateux dans son vomi, le black un peu lourdaud, le métisse au coeur tendre, un asiatique pour remplir les quota de minorités ethnique, les sobriquets qui servent de larbins, ou bien le sportif bodybuildé qui rayonne autant par le saillant de ses biceps que par sa stupidité, il est d'ailleurs à ce titre l'acteur le plus convainquant du film et n'aurai pas dépareillé dans la saga American Pie. À cette galerie de portrait esquissé à gros trait s'ajoute un défilé de pétasses de service voué à se déhancher du cul en montrant leurs seins, ou bien à faire de la figuration. La coupe est donc pleine, à ras bord, ne manque plus qu’une présence insidieuse et malfaisante dans la maison pour que la fête batte son plein et finisse par dégénérer dans un concert de cri, de jump scare, de CGI et de regard ulcérés par un mauvais esprit.


Haunting on Fraternity Row nous fera donc boire la calice jusqu’à la lie, puisque son réalisateur ne semble avoir absolument rien compris aux erreurs de ses prédécesseurs, et se retrouve en totale incapacité de pouvoir justifier le recours au Found Footage. La mise en scène alterne champs-contrechamps ainsi que plusieurs prises de vues capté au même moment d’une discussion ou qu’un événement paranormal se manifeste dans la maison, ce qui impliquerai un regroupement de toutes les images avant montage, et je ne parle même pas du retour en arrière sur l’une des caméras témoin opéré en temps réel par l’un des acteurs, ce qui n’a absolument aucun sens. Un beau bordel sans queue ni tête qui ne se soucie jamais de la diégèse induite par le dispositif, si ce n’est que l’association des différentes prises de vue est inclusive puisqu’ils sont plusieurs à filmer pour couvrir cet événement. Ce problème est assez symptomatique d’une entreprise qui tourne souvent à vide ; et à l’alcool ; et déballe l'habituel programme horrifique qui n'est prétexte qu’à aligner tous les artifices et poncifs éculés du genre dont l’auteur tire un mélange bâtard entre Projet X, [REC] et Paranormal Activity. Finalement, l’histoire des lieux qui révèle un massacre perpétré jadis, une coupe ayant servi à un rituel ésotérique et un tunnel débouchant sur une pièce punaisé d’appliques et de luminaires s’avère moins fascinante que la représentation de cette jeunesse débridé qui en profitent pour se lâcher et festoyer jusqu’à ce que mort s’en suive. Heureusement le film ne se prend pas tellement au sérieux sans pour autant tomber dans un certain cynisme, et à défaut d’être un bon film d’horreur ou bien un Found Footage recommandable, on se surprend finalement à s’amuser devant ces situations entre séance de binje drinking, querelles d’amoureux, POV de poitrine dénudée en plein coeur du dance-floor endiablé, ou bien les habituelles bizutages et humiliations opérés dans l'euphorie communicative. Une pluralité d’excès qui vous renverront à vos années de lycée, où la quête de popularité finit par rendre les gens aveugle au sens propre comme au figuré.


Le-Roy-du-Bis
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vous reprendrez bien un peu de Found Footage ?

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le 11 avr. 2024

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Le Roy du Bis

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