Have You Got It?
Have You Got It?

Documentaire de Roddy Bogawa (2015)

Des cochons dont le talent ne somnolait pas dans leurs cœurs…

Des cochons dont le talent ne somnolait pas dans leurs cœurs…

Ils étaient des enfants du baby-boom et entendaient souvent parler des souffrances que leur avait fait endurer un vilain et sale moustachu de dictateur boche…

Les enfants d’après-guerre voulaient refair le monde à leur façon…

Ils ont envoyé l’accordéon et autres crincrins à la déchetterie, les vieux orchestres de papa-maman au musée Grévin, en même temps que leurs chanteurs-crooners, à canotier sou non : les Mariano, Dassary, Guétary et tant d’autres en furent réduit à cachetonner dans les hospices pour vieux et dans les clubs du troisième âge !

Ils ? ...Les yéyés qui ne voulurent plus, après le jazz dont ils sont issus, que du rock, du twist et des slows propices à la sensualité du rapprochement des corps… Dans les petites boites-dancing, les deux premiers faisaient boire (et la fortune du taulier) les troisièmes de récupérer en flirtant par exemple sur l’air d’ «Aline», de Christophe ou encore de "Capri c'est fini" d'Hervé Vilard faisant fondre les lolitas de l'époque….

Les petits orchestres électroniques de jeunes aux noms les plus farfelus (« Les chaussettes noires », « les chats sauvages »…) fleurissaient partout avec au minimum syndical de composition : une batterie avec grosse caisse, une guitare basse, une d’accompagnement (les accords) et une autre solo (pour le refrain)… Le tout accompagnées parfois d’un orgue électronique ou synthétiseur plus tard...

Les précurseurs de groupes ayant réussi furent les "Shadows": un groupe qui accompagna le chanteur anglais Cliff Richard, et qui décida un jour de tenter le lancement de son propre disque : ce fut « Apache » un « instrumental" au succès interplanétaire… Battu et rebattu par les radios pirates émettant clandestinement depuis des bateaux au large des côtes anglaises...

Un nouveau son musical aidé par des amplificateurs à l’électronique née de la guerre avait alors révolutionné les ritournelles révolutionnaires des sixties… Des musiques de fous comme les appelaient les plus anciens...

Je tiens les « Pink Floyd » (1) pour celui des groupes ayant porté l’évolution de cette tendance à son plus haut niveau de qualité, d'apothéose, et gravé sa quintessence ! Une perfection sonore due à des expérimentations réussies comme par exemple le doublement des batteurs et claviéristes….L'adjonction aussi de chœurs dignes des chants grégoriens..

En utilisant aussi de nouveaux instruments comme ce curieux manche de guitare sur pied sur les cordes desquelles on faisait glisser un tampon donnant un son glissant genre guitare hawaïenne : la pedal steel...

On entend aussi cet instrument dans le tube « Rocket Man » d’Elton John et côté Pink Floyd, Gilmour affectionnait cet enregistrement… Les Pink Floyd étaient tous des musiciens au sommet de leur art et avaient atteint la perfection musicale… Puis vidéo.

On n'y pense guère en écoutant les disques, mais ils requéraient de multiples heures de travail préalable,de répétitions incessantes, d'arrangements incessants...

Hélas, cette déferlante s’accompagnait de tous les excès de la mode Hippie, avec ses débauches de drogue pour mieux planer encore, notamment le LSD pas cher, mais conduisant inexorablement au suicide ou à la folie, et tuant dans l’œuf les étincelles de génie de ceux qui en avaient... La plupart des têtes de hit-parade étaient accros, même les Carpenters à l'air sage...

Ce fut aussi le cas de Syd Barrett qui fut un des fondateurs des Pink qui connurent à leur début un succès modeste au milieu des sixties pour devenir au fil du temps l'un des groupes londoniens les plus réputés du genr, et ayant su le faitre évoluer…Gilmour y fut pour beaucoup...

Syd Barrett , de son vrai nom Roger Keith Barrett (1946-2006) et fut aux origines dans le groupe. En 1962, Roger Waters, Syd Barrett et David Gilmour habitaient la même ville : Cambridge.

Et ils s’apprirent mutuellement la pratique de la guitare, tant acoustique qu’électrique.

Avec sa forte personnalité de leader, Roger Waters fera la connaissance de Nick Mason et Richard Wright (respectivement batterie et claviers) , alors qu'ils s’initient en même temps à l'architecture… Syd y imprima en l'ajoutant « sa patte » de génie, d’audace, de délire dans un groupe musical où on ne voit souvent que lui au-devant de la photo »…

Il divaguait aussi dans ses peintures, dont on ne sait trop ce qu’elles sont devenues.

Ce film raconte la longue descente aux enfers de cet enfant terrible,devenu ingérable , dont la drogue avait ruiné la créativité… L’un des pink avoue : un jour où l’on partait en représentation, on ne s’est même plus arrêté en route pour le prendre avec nous : personne n’a protesté. C’était en 1968 et le chanteur déchu allait vivre reclus avant de faire à pied les quatre-vingt kilomètres le séparant de Cambridge et disparaître de la scène… Après n'avoir fait que deux albums avant cette disparition et oubli. Gimour regrette aujourd'hui ne pas avoir renoué le contact, mais quand la vie trépidante continue...

Sa place dans le groupe sera reprise justement par David Gilmour, auquel peu de filles résistaient, pas même notre Brigitte Bardot…Comme Syd, le beau gosse de la bande...

J’ai lu et vu quantité de films documentaires sur le groupe...Dont un peu diffusé et découvert sur la période belge du groupe anglais…

Ce reportage fourmille de séquences inédites, de multiples témoignages, comme les ex petites copines de Syd plus toutes jeunes aujourd'hui , de camarades d’études, de membres du groupe…

Je vais vous faire une confidence : ancien musicien et fin connaisseur des années yéyé (en toute modestie) mes trois chansons préférées tous styles et époques confondues restent « Brain Damage (Tempête sous un crâne) Eclipse (disparition) que Roger Waters avait écrites, inspirées par la dégringolade psychologique de Syd… Puis Comfortably Now »(Décontracté maintenant) écrite elle, avec Gilmour…de vraies pépites musicales à vous tirer les larmes des yeux d’un italien. Pourquoi ? Parce qu’il y a du Mozarella là-dedans…Ensuite viennent Dire Staits, les Hoolies, mais c’est une autre histoire ! L'épisode que j'ai vu précédait la diffusion de "Dark Side Of the Moon" Live, concert de1994 (et sans Comforytably now) et sous forme d'adieu au public ...

Arte le 23.02.2024 (version GB 2023)

(1) Le groupe de musique Pink Floyd ne doit pas son nom à sa traduction anglaise mais à un clin d’œil de Syd Barret, à Pink Anderson et Floyd Council, deux musiciens de blues appréciés de lui.


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le 26 févr. 2024

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