Heat de Michael Mann n'est pas seulement un grand film policier, c'est une fresque épique et désabusée, une méditation profonde sur le professionnalisme, la solitude et le destin. La confrontation entre les deux titans, Al Pacino et Robert De Niro, restera gravée comme un momentclé de l'histoire du cinéma.

Je vais commencer par les Points Forts.Tout d'abord il y a le Duel Iconique et Existentiel : la simple présence d'Al Pacino (Hanna, l'inspecteur obsessionnel) et de Robert De Niro (McCauley, le braqueur méticuleux) est un événement. Leurs personnages sont des miroirs l'un de l'autre, liés par un code d'honneur et une solitude similaires.

Le deuxième point : C'est la mise en scène de Michael Mann : Le style visuel de Mann est à son apogée. Los Angeles est filmée comme un personnage à part entière, immense,néon et froid. La tension est palpable.

Le troisième point : La Direction d'Acteurs et le Réalisme Brutal : Michael Mann a une réputation d'extrême rigueur.

De Niro et son gang ont suivi un entraînement militaire rigoureux et des stages de tir. L'authenticité stupéfiante de leur manipulation d'armes lors des braquages confère une crédibilité brute à l'action.

Quatrième point : La bande-son, principalement d'Elliot Goldenthal, crée une mélancolie urbaine parfaite. L'utilisation iconique de morceaux de Moby (God Moving Over the Face of the Waters) et Brian Eno magnifie les moments cruciaux, transformant la musique en commentaire émotionnel.Cinquième point :La Scène du Braquage de Banque : La séquence de fusillade en pleine rue est un chef-d'œuvrederéalisme et d'intensité. C'est une référence absoluedu cinéma d'action, brutale, incroyablement chorégraphiée et d'une puissance sonore inouïe (signature de Mann).

Sixième point : LaProfondeur des Personnages : Au-delà du jeu du chat et de la souris, le film prend le temps d'explorer la vie personnelle et les sacrifices de chaque homme, apportant une dimension humaineet tragique au récit.

C'est maintenant l'heure de passer aux petits défauts.

1er défaut : L'absence de plan large lors de la rencontre clé (le café) : C'est le défaut que beaucoup, comme moi, ont soulevé. Mann a fait le choix délibéré de filmer Pacino et De Niro uniquement en champ/contrechamp, avec des plans serrés.

​Conséquence : On ne les voit jamais dans le même plan large, laissant une grande frustration de ne pas avoir eu ce plan iconique.

2ème et dernier défaut : Les intrigues secondaires (un peu trop ?) : La densité du scénario est à la fois une force et une faiblesse. Les nombreuses intrigues secondaires sont parfois un peu trop développées, étirant le film sur près de trois heures et diluant légèrement l'intensité du cœur de l'intrigue.

Conclusion : Heat est un monument du genre. La frustration de ce plan large manquant est réelle, mais elle n'entame que très peu la force de cette œuvre magistrale, portée par deux acteurs au sommet et une mise en scène légendaire.

Ce film est à voir et à revoir !

DirtyVal
8
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le 28 oct. 2025

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DirtyVal

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