Sexe, Gun, Alcool, Cigare, Grosse cylindrée, Femme à poil : Rock'n'roll baby !


Depuis la nuit des temps, l'humanité s'est évertuée à enfermer les hommes mauvais. Mais depuis que Caïn a tué son frère, les hommes mauvais fuient l'emprisonnement. Peu importe que tu sois un dur à cuire en fuite parce que tu te crois le meilleur, et d'une manière, autorisé à faire ce que tu fais. Non. Car les salopards de durs à cuire ne sont pas assez rapides. À la fin, ils devront tous rendre des comptes.




Le Taureau par les burnes !



Avec Hell Driver, Patrick Lussier explore l'imaginaire du fantastique et de l'action poussé dans un non-conformisme décomplexé déferlant toute son ineptie autour de la violence et de la folie. Un film qui n'a peur de rien, pas même du ridicule ou de l'overdose. Un long-métrage brut de décoffrage qui va explorer au-delà des limites conventionnelles les travers et les excès sans la moindre nuance, ni retenu. Un road movie de série B dans un esprit année 70 sauce rock'n'roll et pistolero ayant un goût immodéré pour l'aversion et l'agressivité qui sont extériorisé par les pulsions de rage qui animent les personnages. Au programme : sexe débridé, insulte à outrance, gun fight sanglant en veux-tu en voilà, femmes à poils, grosses cylindrées, membres arrachés... Tout est poussé à l'extrême et tant pis pour le reste et on dit un grand oui, car Hell Driver assume totalement son concept décalé dans la surenchère constante appartenant à une oeuvre d'un autre temps. Aux chiottes la subtilité ! Un gros défouloir ! Pas de quartier !


Un divertissement généreux adressé à un public averti capable d'accepter le contenu décérébré pleinement accès sur un aspect pop-corn jubilatoire qui ne prend aucun gant pour se faire avant tout plaisir. En découle des meurtres en cascades où on mutile et arrache des membres à coup de fusil à pompe dans une violence excessive où de nombreux adeptes de Satan se font pulvériser, même les femmes ! Le film avance à toute allure à l'effigie des nombreuses scènes de courses-poursuites en grosses cylindrées américaines telles que la Chevelle 454, la Dodge Charger R/T 440 de 1969, ou encore la Buick Riviera. Scènes rythmées hypers nerveuses à travers une réalisation approximative avec une 3D par moments dégueulasses. On comprend que c'est une œuvre qui n'est pas là pour un oscar mais simplement pour amuser en bousculant le politiquement correct et si au passage on en choque quelques-uns : '' rien à foutre ! "


Nicolas Cage joue avec ses tripes dans le rôle de Milton, un fantôme damné du monde passé échappé de l'enfer pour déferler sa colère et sa haine dans une vengeance sanglante où la pitié n'a aucune place, ni le moindre raisonnement contre les meurtriers de sa fille qui ont par la même enlevé sa petite-fille pour la sacrifier à Satan afin que les enfers s'abattent sur Terre. Avec ce personnage spectral on revient au temps des héros sans scrupules et on va même au-delà de ça, à travers des séquences que jamais je n'aurais pu imaginer voir à l'époque, où Milton cigare à la bouche, bouteille de Jack Daniel's à la main, lunette de soleil au visage, s'illustre étonnamment en couchant avec une blonde aux gros seins entièrement nus. Au même moment, surgissent des assassins qu'il dégomme violemment tout en continuant de forniquer avec la dame qui se plein de ne pas pouvoir baiser en toute tranquillité, jusqu'à se faire atteindre par la décharge d'un taser qui inéluctablement passe du corps de Milton à celui de la bimbo qui finit par avoir un orgasme. Une scène totalement what the fuck qui illustre pleinement l'esprit déjanté et décomplexé d'Hell Driver.


Avec un personnage aussi badass que Milton difficile de trouver un binôme à la hauteur, et c'est ce que réussit habilement à proposer le récit avec '' Piper ''. Amber Heard en tant que Piper est une dure à cuire coriace et sexy qui ne se laisse pas faire et qui bouscule totalement les mœurs en envoyant littéralement chier les codes de la gente dame. Lorsqu'elle attrape sur le fait son fiancé en train de la tromper avec une autre, elle entre dans une rage folle ne laissant aucune place aux larmes, se jetant sur la femme qu'elle attrape par les cheveux pour la foutre dehors à poil en lui donnant au préalable un coup de pied au cul pour s'en prendre à son fiancé juste après, qui la tabasse jusqu'à l'intervention de Milton. C'est cru, mais ça a le mérite de confondre une certaine réalité autant chez les femmes que les hommes. Piper et Milton forment un duo de tête brûlé démentiel.


William Fichtner est mortel dans le rôle du '' Comptable '', un démon de la mort à la solde de Lucifer qui doit rattraper Milton pour le renvoyer en enfer. Fichtner apporte une interprétation irrévérencieuse dans un postulat d'homme bien sous tous rapports très amusants mais d'une malice et d'une cruauté redoutables qui lui confère un statut mystérieux, inquiétant et cool. J'adore la description qu'il fait de Lucifer qui finalement ne semble pas si maléfique que ça. Il garde avec lui une obole de l'antiquité Grec, en rapport avec les pièces que les Grecs posaient sur les yeux des morts pour payer le passage vers l'au-delà à Charon, le passeur des morts. Une petite attention qui favorise la construction des personnages et à ce niveau le film n'en manque pas comme avec la '' Godkiller '', un pistolet mystique capable d'anéantir les êtres surnaturels et d'envoyer quiconque se fait toucher par une balle de celui-ci dans le néant, ni paradis, ni enfer, tu cesses d'exister. Dans le même esprit, on retrouve en antagoniste principal Billy Burke en tant que '' Jonah King '', un illuminé tordu au look vraiment bien fichu avec son allure de cowboy satanique qui se déplace avec une canne dont le pommeau est un fémur humain appartenant à la fille de Milton.



CONCLUSION :



Hell Driver réalisé par Patrick Lussier est un divertissement vulgaire, violent, politiquement incorrect et sans retenue qui présente un fast-food cinématographique limité par sa structure de série B what the fuck mais qui possède la qualité de pleinement assumer son concept décérébré dans un défoulé de sexes, de nudités gratuites, de meurtres, d'insultes, de grosses bagnoles...


Conscient de ce qu'il est, Hell Driver livre un road-movie impitoyable au casting d'enfer qui n'a pas peur du ridicule en retirant le frein à main pour rester pied au plancher sans jamais regarder derrière lui jusqu'à ce que la ligne d'arrivée soit franchie.




  • Milton, tu n'es pas le premier à sortir, ni le dernier, mais il faut que je sache. Comment as-tu fait pour sortir de l'enfer avec la Godkiller ?

  • Je suis entré et je l'ai pris.

  • Je ne voudrais pas être à ta place.

  • Lucifer fera quoi ? Il m'empêchera de revenir ?


Créée

le 18 janv. 2022

Critique lue 383 fois

28 j'aime

39 commentaires

Critique lue 383 fois

28
39

D'autres avis sur Hell Driver

Hell Driver
real_folk_blues
1

Paradise Lost

Si vous connaissez Terence & Philip veuillez lire le paragraphe qui suit en imitant leurs voix: "Alors c'est l'histoire d'un mec qui s'appelle John Milton ( ! ), et il s'échappe de l'enfer pour tuer...

le 28 mai 2011

40 j'aime

12

Hell Driver
B_Jérémy
7

Sexe, Gun, Alcool, Cigare, Grosse cylindrée, Femme à poil : Rock'n'roll baby !

Depuis la nuit des temps, l'humanité s'est évertuée à enfermer les hommes mauvais. Mais depuis que Caïn a tué son frère, les hommes mauvais fuient l'emprisonnement. Peu importe que tu sois un dur...

le 18 janv. 2022

28 j'aime

39

Hell Driver
SlashersHouse
8

Ride with the devil !

Un héros damné, des bagnoles et une bimbo, ça sent Ghost Rider, ça ressemble à 60 secondes chrono, et pourtant ça n'a rien à voir. Le nouveau Nicolas Cage serait-il le retour tant attendu de l'acteur...

le 13 mars 2011

16 j'aime

21

Du même critique

Joker
B_Jérémy
10

INCROYABLE !!!

La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...

le 5 oct. 2019

170 j'aime

140

Mourir peut attendre
B_Jérémy
8

...Il était une fin !

Quel crime ai-je commis avant de naître pour n'avoir inspiré d'amour à personne. Dès ma naissance étais-je donc un vieux débris destiné à échouer sur une grève aride. Je retrouve en mon âme les...

le 7 oct. 2021

132 j'aime

121