♪♫♪ I'm the Scat-man chie-bi dibby dib yo da dub dub ♪♫♪

Quand tu as envie de te faire remarquer il faut souvent marquer et/ou bousculer les esprits ; si certains parviennent à le faire par leur talent d'autres choisissent la provocation à outrance comme unique moteur. Je ne vais pas présager du talent de Rob Mulligan à la fois acteur, producteur, scénariste, compositeur et réalisateur mais il est certain que son film Hellitosis The Legend of Stankmouth tourné pour moins de 10 000 dollars a la délicatesse raffinée d'une flatulence sonore suivie d'un rire gras lâchée lors d'une minute de silence.

Hellitosis The Legend of Stankmouth nous raconte l'histoire de deux agents immobiliers qui se retrouvent sur une même vente avec trois clients, le tout dans une maison qui a la particularité de sentir la merde. Et pour cause puisque la maison est habitée par un tueur qui a la particularité d'avoir un anus à la place de la bouche …

Globalement je suis plutôt client des outrances, des films mal élevés et pas trop délicat du palais concernant l'humour scatologique et les provocations de toutes sortes. Encore faut il que ce ne soit pas trop mal foutu, que la provocation possède un minimum de sens et que l'humour soit drôle avant d'être crasseux. Tourné en numérique dans un décor unique avec une poignée de comédiens et comédiennes tous plus calamiteux les uns que les autres on va pouvoir d'emblée éliminer la première condition sine qua non à passer un pas trop mauvais moment, le film est clairement torché avec les pieds et ne cherche même pas à sembler un minimum maîtrisé. Hellitosis The Legend of Stankmouth joue à fond la carte de la provocation et l'on ne pourra pas reprocher à Rob Mulligan de s'économiser sur les effets vomitifs puisqu'il pousse à fond les potards du mauvais goût avec viol de cadavre, délire scatophile, gerbe, flatulences, étrons et poils de culs, mais tout ça pour quoi au final ? Et bien pour pas grand chose si ce n'est peut être le plaisir adolescent de clapoter dans une flaque de diarrhée en espérant éclabousser des spectateurs outrés par tant d'irrévérence. Bien malheureusement, même si bien sûr de nombreux spectateurs seront scandalisés d'un tel spectacle, tout finit par s'annuler à force d'en rajouter, tout devient stupidement excessif jusqu'à passablement lasser voir clairement emmerder le spectateur. Il faut se rendre à une triste évidence, à par un très vague couplet sur l'enfant monstrueux rejeté de tous, le film n'a clairement pas grand chose à raconter.

Il ne reste plus alors que la perspective que le film ai au moins la politesse d'être drôle mais là encore le bilan à défaut d'être pleinement négatif reste en largement défaveur du film. Je dois avouer que ce tueur obèse recouvert d'excréments avec son grand slibard blanc m'aura parfois fait sourire lorsqu'il s'exprime tout en flatulence avec sa tête de cul tout comme j'ai pu être amusé de temps en temps de ce type qui use d'imageries de plus en plus folles et dégueulasse pour tenter de décrire par le verbe l'odeur infect qui règne dans la maison. Une fois que l'on a dit ça, le reste n'est qu'un long chemin glissant de gags qui tombent à plat, d'outrances trop faciles pour être pertinentes et de provocations infantiles à base de caca boudin. On sauvera à peine la présence de papy Lloyd Kaufman qui vient participer au naufrage durant les flash-back racontant l'enfance du tueur.

Je ne vais pas m'appesantir dans les métaphores scatologiques, les analogies douteuses et le champ lexical visant le rectum mais Hellitosis The Legend of Stankmouth est clairement plus proche de la merde mal torchée que d'un grand film provocateur.