Ni Mizakido, ni Vidok, ni moi ne connaissions réellement Hellraiser, hormis de nom. Autant dire que commencer par le second volet n’allait pas être de la tarte, d’autant plus qu’on nous a déclaré que les événements qui y seraient développé prennent directement la suite. De la même manière, dans cette présentation, on nous vante volontiers les louanges de ces deux premiers épisodes, véritable bol d’air frais à l’époque par rapport à ce qui se faisait en terme de slasher – d’éternelles suites des aventures de Freddy et Jason notamment – le tout avec un budget relativement rachitique. Avant de virer dans les mêmes travers que les séries précédemment citées en se perdant sur pas moins de dix volets au total, au substantiel de plus en plus absent. Voilà qui interpelle autant que ça laisse perplexe. Par chance, Hellraiser II commence les hostilités avec un petit condensé du premier en guise de rappel – et de découverte pour ne pas se retrouver trop paumé si l’on prend les choses en route comme nous – montrant qu’effectivement, l’ambiance paraît fort différente de ce qu’on peut voir du côté du teenage slasher porté par Halloween et consorts. Plus fantastique, plus glauque et surtout, plus gore, même si le manque de moyen se fait clairement ressentir et handicape dans ce cas-ci pas mal la traversée du temps. Une chose que l’on ressentira pleinement également dans les frasques de ce second volet qui ne m’aura pas emballé plus que cela. Autant la piqûre de rappel du premier donnait envie, autant j’ai trouvé son petit frère bien raplapla. La débauche de souffrance et de gore sont toujours présents, notamment dans les scènes originellement censurées mais ne se révèlent que trop peu nombreuses pour incarner une véritable entité de l’horreur marquante. Le parti-pris d’humaniser les Cénobites, grands Némésis du volet fondateur, au profit d’introduire une divinité tout sauf effrayante y est sans doute pour quelque chose dans cette histoire… Et c’est bien dommage car tout l’horrifique de Hellraiser tient de ces abominables entités et autres effusions malsaines de gore et de perversité sous-jacente et non du jump-scare qu’on aime nous balancer à toutes les sauces dans le cinéma d’horreur grand public actuel. Ce, même si les affres du temps se font clairement ressentir bien que l’on n’ait pas du tout le cœur à le trouver dérisoire et guignolesque. Bien au contraire, certaines scènes se montrent encore très efficaces pour nous faire serrer bien fort les dents comme les diverses naissances des Cénobites, certainement encore insoutenables pour les âmes les plus sensibles. De la même manière, quelques interprétations se révèlent franchement excellentes (Clare Higgins dans le rôle de Julia tout particulièrement). Mais au final, Hellraiser II, à l’image de sa conclusion un brin confuse, laisse pantois. Peut-être se révélera-t-il meilleur après le visionnage du premier ? En tout cas, le préambule a bien fait son boulot d’invitation à le découvrir, c’est déjà ça…


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Margoth
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le 24 nov. 2018

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