Si tu as un jour eu envie de niquer ton tamagotchi, ce film peut te plaire...
...sinon tu va regarder un film over-hypé, faussement profond, joli parce qu'on a sorti tout l'attirail pour attraper du hipster : Chemise à carreaux ? Check! Filtre photo façon Instragram et couleurs de vétements old school ? Check! Outils numériques stylé? Check! Musiques molles et nostalgiques? Check! Héros mou, metrosexuel, poétique et moustachue? CHECK !!!
ATTENTION, tu peux dès maintenant te barrer écouter le CD de Pharell si tu es fondamentalement convaincu que cette oeuvre tiens du génie et que tu ne supportes pas qu'on défèque verbalement dessus... Allez, file ! Je te vois déjà avec les yeux qui suintent, de l'amertume dans ton petit coeur de guimauve en voyant ce "4" assassin. Tu peux (courageusement) exprimer ton mécontentement en cliquant sur "dislike", j'en ai rien à cirer, il est hors de question que cette branlette cinématographique soit mieux noté que "Moon", "2001, L'odyssée de l'espace" ou "Les fils de l'homme". D'habitude mes critiques sont plutôt zen mais là je sais pas, ce film m'a mis en colère ! Pourquoi?
Parce que je me suis fais chier comme un rat mort, du début à la fin. On va me dire que je passe à côté d'une profondeur symbolique merveilleusement orchestrée... ah ah! NON ! C'est lourd, c'est lent, on a compris en 30 minutes où le film veut nous emmener "philosophiquement" et on se fait chier pendant les 90 minutes restantes. Ça m'a rappelé un épisode de Black Mirrors (génial) mais en version chiante et colorée.
En réalité, il m'a manqué ce petit truc qui est à la base du film : l'émotion. Désolé mais j'avais une folle envie de le secouer ce putain d'adulescent qui se laisse couler dans sa virtualité crasse. "Coucou je m'amuse tout seul à avec mon portable à la fête foraine"... Non, ça ne marche pas. Le constat de base, cet "amour" avec une intelligence artificielle me passe par dessus la tête. Elle a beau avoir la voix de Scarlett Johanson, un petit rire trop choupi, ça reste une putain de Casio College qui parle ! Et la notion d'amour, centrale à ce film est pourtant abordé de façon si superficielle et roborative, de façon si idiote ...
Le thème était bon, je trouve le traitement merdique, surfait, cédant à la facilité à chaque occasion. Ce film est d'ailleurs tellement plat et vide que les gens vont aller chercher à droite à gauche des thêmes de réflexion, présents par fragments dans le film - mais jamais vraiment exploités - et faire parler tout ça à leur sauce. "Ah mais c'est super, ça lance une réflexion !" Bah oui mais bon, tu fais un documentaire en 52minutes à ce moment là, tu nous pétes pas les couilles pendant 2h en te permettant même le luxe d'incruster des écrans noirs pour meubler...
Je suis triste de voir la consécration d'une telle bouse par la critique (ca n'empêche certaines belles images, quelques rires et quelques bonnes idées...).