Remonte ton pantalon, Theodore.
Her, parlons-en.
Laissez vous transporter dans un futur terriblement proche et criant de réalisme dans un monde aseptisé et très lumineux, aux couleurs unies, immaculées mais si ternes, si ternes. Un futur un rien vieillot, très propret, aux chemises moches, pantalons remontés au dessus du nombril et autres moustaches et lunettes vintage. C'est esthétique, de telle manière qu'on apposerait bien le petit tampon Sundance Festival sur l'affiche rose pétard.
Spike Jonze prend d'abord bieeeen le temps de nous immerger dans cet univers, pour qu'on puisse en comprendre et en soupeser les travers. Ici les gens se croisent mais ne se voient pas, ne se parlent pas, ne communiquent presque que par l'intermédiaire de leur OS ou d'un nègre derrière un bureau qui leur écrit de belles lettres "manuscrites"... thèmes déjà abordés mille et unes fois, terreurs modernes face à la toute puissance de la technologie, bla bla bla...
Il n'empêche qu'on sort du cinéma les sourcils froncés-qu'est-ce-que-j'en-ai-réellement-pensé-de-ce-film. Ça dérange les questions d'éthique, on ne tombe pas amoureux d'un ordinateur, enfin !... Même si c'est une conscience vivante, on a toujours pas le droit ? On a bien une conscience nous, non ?... Mais quand même, Théodore, c'est un ordinateur ! Elle est où la frontière entre humanité et technologie presque-humaine ? C'est quoi la limite à ne pas dépasser ?
J'en ai encore le cerveau tout moulu.