Dans un futur proche où la reconnaissance vocale et les travaux sur l'intelligence artificielle ont fait des bonds incroyables, un homme célibataire et presque divorcé écrit des lettres pour le service d'autres personnes, dont beaucoup d'amoureux. Souffrant de sa séparation et d'une relative solitude, il va faire l'acquisition d'une intelligence artificielle "OS" capable d'apprendre de son expérience et ainsi de s'adapter à son propriétaire. Et c'est ainsi que Théodore fit la rencontre de Samantha et que naquit le début de leur relation amoureuse.
Servi par une photographie aseptisée mais superbe, Her est un film qui raconte avant tout l'histoire d'amour entre un homme et une femme qui ne se rencontreront jamais physiquement. Les acteurs y sont parfaitement crédibles et nous proposent un jeu d'acteur aux petits oignons. Et si je n'accroche pas forcément beaucoup à la voix de Scarlett Johansson dans la version originale du film, sa diction est également sans faille confirmant ainsi son statut d'actrice de talent.
Touchante, cette histoire d'amour avance sur un rythme nonchalant qui fera naître quelques longueurs. Personnellement, celles-ci ne m'ont pas réellement dérangé. Ce qui m'a manqué dans ce film, c'est une plus grande présence du monde extérieur. Plus qu'une simple histoire d'amour, Her aborde des notions diverses et variées. Différences, engagement amoureux envers d'autres personnes, développement personnel, amour par procuration et peut être bien d'autres sujets qui m'auront échappé. L'univers est riche, profond et on ne doute pas un seul instant de sa réalité. Mais nous sommes enfermés dans la petite bulle de savon qui entoure Théodore et ses quelques proches. Il suffirait d'un pas sur le côté pour faire éclater cette bulle, un pas de côté pour voir cette ville de Los Angeles nous approcher. Mais cet écart ne sera jamais fait. Le reste du monde, pourtant tellement visible tout le long du film, sera en permanence hors de notre portée, réduisant ainsi notre champ de vision à la seule vie de Théodore. Dommage.
J'avais aussi voulu voir Her avec mon œil d'informaticien. Alors certes, l'intelligence artificielle ne fait pas partie de mon champ d'expertise mais j'étais tout de même curieux de savoir comment ce sujet serait abordé. De ce point de vue là, je reste un petit peu sur ma faim. L'informatique ne m'a pas paru maltraitée dans ce film mais toutes les questions que pourraient soulever l'intelligence artificielle ne m'ont paru que légèrement abordée. La capacité d'évolution et d'adaptation du programme OS ne surprend que quelques instants Théodore, l'absence de présence physique de Samantha ne perturbera qu'elle et assez modérément et si la différence de perception de l'univers par les OS occupe la fin du film, ce sera avant tout l'histoire d'amour des deux personnages principaux qui occupera l'écran.
Her n'est donc pas tout à fait le film auquel je m'attendais mais n'en est pas moins un film très intéressant que je vous recommanderai si vous n'avez pas peur des longueurs qui participent grandement à son charme.