Le prolongement de la solitude
Dans un futur proche, ce film nous présente un monde lisse et confortable où la technologie peut supprimer la solitude. Le point de vue pris est subtil, il ne s'agit ni d'utopie ni de dystopie, mais d'une réflexion sur notre rapport à la solitude et sur le besoin absolu d'aimer. La photographie, l'omniprésence d'un rouge chaleureux, l'intelligence et l'humour rassurant de la voix de l'ordinateur nous rend plausible l'amour de Theodore Twombly pour son o.s. Ce rouge semble par ailleurs donner une chair à cet voix qui n'a plus rien d'impersonnel. L'aveuglement et la sincérité du personnage principal me rappelle personnellement l'héroïne de la "Voix humaine" de Cocteau dans le sens où la voix représente dans un premier temps l'être aimé perdu, avant de le remplacer complètement. "Her" nous fait aussi voir le point de vue de l'o.s. qui comme un Pinocchio moderne semble avide de vivre, de profiter de son amour. L'ambiguité quant à son existence et son conscience n'est toutefois pas clarifiée.
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