"Heretic" s'inscrit dans cette démarche "elevated horror" dont A24 s'est faite la maison mère.
On a donc droit à une mise en scène des plus soignées, qui tisse son ambiance petit à petit, à l'aide de petits détails qui finissent par faire un tout angoissant d'une étonnante cohérence.
Le huis clos mis en place ici permet aisément en peu de plans de créer un sentiment étouffant, surtout étant situé dans une maison isolée au cœur d'un paysage montagneux en pleine tempête de neige, les deux protagonistes sont de surcroit deux jeunes religieuses missionnées pour partager leur foi à qui veut bien les écouter, ce qui renforce le sentiment de proies prises au piège, qui croit de minute en minute.
Leur hôte interprété par un Hugh Grant très à l'aise, affable et mystérieux à la fois, n'aura de cesse d'instiguer un doute quant à ses intentions envers les deux jeunes femmes qui ira crescendo jusqu' au basculement en milieu de métrage, où la tournure changera la donne et le ton du film basculera dans une style plus direct.
La première partie est donc ma préférée, étude de personnage et de leur réactions, tout en finesse, rappelant par moments Shyamalan; les deux jeunes comédiennes sont excellentes, chacune dans un registre, face à un acteur chevronné qui s'amuse et joue de toute l'ambiguïté de son personnage.
"Heretic" n'invente pas la roue, mais la frousse qu'il provoque par son intrigue originale et maline, doublée d'une direction artistique sans faille, en fait un un superbe et scotchant film de genre.