Grâce à Joey, ce cher Roland tient presque son ticket pour Hollywood mais il lui faut encore faire ses preuves sur le vieux continent, et pour ça il faut de l’imagination, un scénario convainquant et surtout des moyens financiers, le genre d’impasse auxquelles se retrouvent confrontés les deux zozos de cette comédie fantastique qui rêvent de réaliser un succès. Le problème c’est que Warren qui ressemble comme 2 gouttes d’eau à Cameron Monaghan ne peut pas s’empêcher de faire fuir l’actrice principale de leur projet, parce qu’il a les mains baladeuses et la langue bien pendue, parce que c’est un futur Weinstein en puissance bientôt corrompu par un héritage familiale faramineux qui pourrait leur permettre à tous les deux d’exaucer leur rêve et de réaliser une série bis de la trempe d’un Evil Dead. Seulement il y a un méchant producteur mégalo qui cherche l’emplacement du magot histoire de s’en mettre plein les fouilles et de produire d’autres nanars. Heureusement les deux grands dadais vont êtres aidés par le fantôme du maître d’hôtel réincarné du grand-père de Warren, une marionnette croisé entre Yoda et E.T. et qui aura certainement inspiré l’elfe Dobby à l’exception près qu’il a infiniment plus de retenue et de classe que ce dernier.


À la différence de son premier essai, Roland Emmerich est déjà moins à balancer son répertoire d’influences cinématographiques même si on pourra éventuellement citer Psychose pour le manoir décrépit, et Poltergeist pour l’esprit frappeur du défunt ancêtre qui souhaite protéger son pognon coûte que coûte pour ne pas qu’il termine dans les poches de ses héritiers, qui finalement ne sont pas si différent du méchant Stan Gordon qu’ils répugnent tellement, parce que ce qu’ils veulent, ce n’est pas que l’esprit du grand-père repose en paix mais bien l’embobiner pour lui soutirer son argent. Pour autant, on a infiniment plus de sympathie pour les deux freluquets, notamment Fred qui est certainement le cerveau du couple parce que c’est celui qui a les idées et les compétences techniques tandis que Warren c’est plutôt l’entrepreneur et le producteur capable de vendre un projet. Ce second essai n’est pas au niveau de la réussite de Joey, il semblerai d’ailleurs que le montage a encore été charcuté même si cela ne gène en aucun cas à la bonne compréhension de l’histoire. L’humour tombe souvent à plat malgré le charisme du duo d’amis et la sympathie que communique ce cher petit Louis. Quant à la fin le constat est sans appel, le plus gros se fait manger par le plus petit (les piranhas dévorés par les poissons rouges) soit les rouages d’un système carnassier où le nerf de la guerre reste l’argent, gage de réussite et de succès, c’est comme ci le réalisateur s’imaginait déjà mettre Hollywood à ses pieds, bien que ça lui prendra encore quelques années avant de se retrouver enfin à la tête d’une super production pour laisser exprimer sa passion pour les cataclysmes environnementaux et les scènes de destructions.

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le 21 juin 2023

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