Le casse final est un peu raté et c'est un chouïa trop long mais quelle bande de personnages attacha

Dans la lignée des comédies sociales anglaises telles que « The Full Monty » ou des films d’arnaque et de casse en mode douceur où ledit casse n’est qu’un prétexte, « Les Z-Héros » se pose comme une gentille réussite en provenance d’Argentine. Il part d’un constat économique (la crise bancaire appelée « corralito » qui a secoué le pays en 2001) et social (la paupérisation du peuple et le chômage grandissant) avéré. Partant de ce postulat, le scénario tisse une histoire de vengeance et de casse par quelques habitants ruraux d’un minuscule village sur un banquier qui les a arnaqués. Une histoire qui représente au final la lutte des petits contre les grands, des opprimés contre les bourreaux financiers, du peuple contre la finance, … David contre Goliath en somme, sous la forme d’une comédie d’arnaque entraînante, joyeuse et bien ficelée qui donne le sourire. Un véritable feel-good movie en somme. Le long-métrage n’est certes pas parfait : il y a quelques longueurs qui s’avèrent dommageables et des personnages secondaires qui auraient mérité plus de développement (on pense notamment à la vieille dame horticultrice ou à la relation entre Carmen et son fils, qui semblait digne d’intérêt). Mais le seul vrai gros défaut du film est son casse final, anti-spectaculaire au possible et un peu brouillon. Le choix du réalisme est justifiable mais on aurait aimé voir un casse plus captivant et moins désordonné.


Hormis ce petit quart d’heure un peu raté, regarder « Les Z-Héros » est un véritable plaisir et on sort de la salle le sourire aux lèvres et de bonne humeur. C’est une œuvre terriblement attachante notamment grâce à ces personnages tous pittoresques et qu’on adore suivre. Le portrait de groupe est amusant et ils forment un tout cohérent et bigarré plus intéressant lorsqu’ils sont réunis qu’en solo. Il y a quelques moments d’émotion justes et touchants via le deuil du personnage principal incarné par un Ricardo Darin toujours impeccable et qui fait jouer son fils qui s’avère tout aussi prometteur. Mais c’est surtout l’humour du film qui fait mouche. On ne rit pas aux éclats mais toutes les petites touches censées être drôles sont fines et provoquent le sourire. Un sourire qui ne nous quittera pas durant près de deux heures. Les péripéties sont tout aussi marrantes et on apprécie le côté exotique de la pampa argentine. C’est dépaysant, frais et la morale du film fait plaisir sur l’entraide, la justice et contre un système bancaire faisandé. Une bonne petite surprise qui met la pêche en faisant réfléchir à partir d’un contexte inspiré de faits réels. Malin, attachant et plein de beaux et bons sentiments.


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JorikVesperhaven
7

Créée

le 14 juil. 2021

Critique lue 150 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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