Il aurait dû s'appeler Courage

J'avoue : durant les 5 premières minutes du film, j'espérais encore voir un bon film. la raison est que ces images sont étonnamment jolies. Mais très vite, la réalité vient frapper à ma porte, aussi brutalement qu'un soldat nazi à la porte d'un juif lors de l'été 1942.

La particularité de ce film, c'est la molesse avec laquelle tout se déroule. C'est bien simple, l'histoire pourrait se dérouler en 30 minutes sans souci. Je peux apprécier un film 'lent' lorsqu'il se passe des choses à l'image ; les films contemplatifs sont bons quand il y a quelque chose à contempler. Ici, la lenteur n'est pas issue d'un enchaînement de plans calmes et subtils, mais d'une volonté de faire durer chaque plan deux fois plus longtemps parce que le monteur a dû se rendre compte qu'il n'y aurait pas matière à faire un long métrage autrement. La première scène en est un excellent exemple : lorsque Chuck fouille la maison, le suspens est étiré à son maximum et pendant de très longues minutes, il nous est donné de voir le Héros avancer dans le noir très doucement, sans bruit. Ce genre de plan (celui où Chuck avance dans le noir) devrait durer 5 econdes à tout casser (parce que vraiment il fait très noir et on voit rien), mais ici non ça dure pas loin de 10 secondes... Et c'est comme ça tout le temps.

Alors cette particularité fait le plus souvent défaut au film (on s'ennuie) mais c'est aussi grâce à elle que 'Héros' atteint ses moments de grâce. Ralentir à ce point une action où il ne se passe de toutes façons rien, c'est entrer de plein pied dans le surréalisme. Ajoutez à cela des décisions de personnage illogiques et Magritte devient un enfant de choeur à côté de William Tannen. Malheureusement, ces moments de maladresse sont trop rares pour maintenir le spectateur éveillé.

Chuck, pour rentrer dans la peau de son personnage, n'hésite pas à ne garder que la moustache pour un simple flashback, ainsi qu'à raser son torse pour montrer qu'il a plus de muscle que moi. Malheureusement, l'acteur ne parvient pas à nuancer son unique expression, et les scènes dramatiques passent assez mal. C'est dommage, car je suis persuadé qu'avec un bon scénario et un bon réal, il pourrait faire de belles choses.

Bref, Hero and the Terror est un film absurde, lent, pénible à regarder.