La mauvaise réputation

"Highlander" est porteur de tares plus que de défauts. Ses imperfections viennent davantage de son sujet et de l'époque dans laquelle il s'inscrit que de sa "manière d'être".

Évidemment, voir un français prendre un accent écossais et un écossais jouer un égyptien fait toujours un peu sursauter. Mais il aurait été irrespectueux de faire parler tout le monde en américain sans tenir compte des accents, éléments nécessaires à la définition d'un peuple.

Si certaines scènes vieillissent mal, ce n'est pas parce qu'elles subissent l'outrage du temps, c'est simplement parce qu'elles sont ratées. On retiendra la scène d'ouverture dans le parking, qui peut conduire le spectateur à arrêter le visionnage, persuadé que le reste du film sera du même acabit. Néanmoins, il faut reconnaitre à "Highlander" qu'il fait preuve d'inventivité et de prise de risque dans sa réalisation. Certains cadrages, éclairages et mouvements de caméra lui confèrent une réelle personnalité, comme par exemple les travelings arrière dans le commissariat et les mouvements de caméra, très larges et très amples, lors du combat final.

En outre, on a rarement vu un "méchant" aussi terrifiant. Sa vilenie, sans concession, fait de lui un véritable "vilain" de cinéma et son interprète (Clancy Brown), malheureusement cantonné à des seconds rôles tout au long de sa carrière, est excellent.

Et puis il y a Christophe Lambert. "Highlander" est son second film américain après "Greystoke", et il tournera un an plus tard avec Michael Cimino. Début de carrière hollywoodien plus qu'honorable, et le voir dans un film comme "Highlander", à la fois grand public et osé dans le style, laisse espérer que son jeu prendra de l'épaisseur et qu'il fera par la suite les bons choix.

L'histoire nous a malheureusement prouvé le contraire.