Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, deux réalisateurs très pulp et totalement différents (Tarantino est bien plus doué que son collègue mexicain, mais aussi beaucoup moins attachant), se sont associés pour faire vivre Grindhouse, une soirée où sont projetés deux films purs séries B, entrecoupés de trailers accrocheurs. Le but est de remplir la nuit de Bisserie, et ce petit programme remplissait bien son office (si Tarantino nous faisait clairement chier en filmant bien ses actrices parler pendant 40 minutes, Rodriguez nous balançait du lourd qui fait rire et du politiquement incorrect : Ben Laden tué par Bruce Willis). Depuis, le nombre de projet de cette veine foisonne
(avec plus ou moins de réussite : nude nuns with big guns est assez pauvre), sans que je comprenne pourquoi le public devient d’un coup réceptif à ces bandes ultra violentes en crachant toujours sur le cinéma horrorifique. A un concours organisé par Rodriguez pour sélectionner le meilleur faux trailer grindhouse, Hobo with a Shotgun gagne. Jason Eisener reçoit alors du pognon et la commande d’un film plus conséquent. Et ce qu’il nous livre, c’est ça.
Qu’on se le dise de suite : Hobo with a Shotgun surpasse allègrement tous ses ancêtres ! Que dis-je ? Il les enterre jusqu’au cou et leur arrache la tête pour faire du foot avec. Ultra violent, ultra racoleur, ce film est un vigilante movie à l’état pur, qui filme la violence des crimes en plein cadre, et qui insiste sur la réponse du Bien, qui se veut encore plus brutale.
Le clochard arrive dans une ville corrompue, livrée à un gang impitoyable adepte des exécutions sommaires en public. Il flashe alors sur une belle et jeune prostituée à l’origine institutrice, qui doit survivre dans ce monde de brute. Le clochard la défend lorsqu’elle se fait agresser par le fils de Drake, le chef des bandits. Commence alors un engrenage infernal, une spirale de violence sans fin qui doit bien nous montrer une soixantaine d’exécutions diverses tout au long du film. Pour reprendre ma formule : C’est un Troma, mais à la sauce Rodriguez. La morale défendue par l’immoral. Car tout est tellement immoral qu’on renonce bien vite à trouver un quelconque appui de ce côté-là. On retrouve le côté totalement bancal et fun d’un film des années 80 du type Cobra, et on est immédiatement sous le charme. On rajoute à ça des références cinéphiles solides (Predator et Star Wars sont cités lors de l’arrivée des chasseurs de prime pour retrouver le clochard) et un éclairage magnifique, qui nous rappelle les ambiances colorées et sur-saturées qui feront soit vomir, soit rêver la rétine.
Vraiment bourrin et à fond dans son déchaînement de violence, il ira à fond jusqu’à son dénouement costaud, qui nous fera nous souvenir de cet acte de bravoure pendant les 10 prochaines années. Une réussite complète dans cette branche.
Voracinéphile
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le 15 juil. 2014

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