A l'évidence, pas pour moi, mais vu quand même, par conscience professionnelle (d'hispaniste, pas de critique, hein, on est là pour s'amuser...). Je voulais voir ce qu'un film destiné aux plus jeunes pouvait bien dire d'une pétroleuse fumeuse bisexuelle et alcoolique comme Frida Kahlo qui soit audible par les parents. Et là, bien joué, les auteurs, parce qu'il ne reste absolument rien qui puisse fâcher dans ce petit conte tourné vers la résilience des enfants frappés par le sort. Ici, d'abord la poliomyélite, puis le fameux accident de bus qui confronta quelques années plus tard une Frida plus âgée au spectre de la mort. Finalement, j'ai trouvé assez saine cette façon d'évoquer les menaces planant sur leur existence avec les petits, sans sombrer dans la panique ni l'angélisme (enfin, pas toujours, parce que la mort et la souffrance ne sont pas complètement équivalentes...). Mais voilà donc un conte coloré, truffé d'hispanismes (qui échapperont sans doute à la plupart des enfants non bi-nationaux mais font couleur locale et ne manquent pas spécialement au moment de comprendre l'histoire) et centré sur une figure féministe attachante à qui on fait vivre des aventures à hauteur d'enfant. Plutôt pas mal, donc.