Gratinée cette petite bisserie en mode Shaw Brothers. Il y a fort à parier qu'elle laissera les non amoureux du studio sur le bas côté, mais pour les autres, elle constitue une récréation bourrée d'énergie. On y retrouve les ingrédients du genre, à savoir un petit fond de vengeance assaisonné à l'histoire de famille, auquel vient se greffer une petite critique bon enfant de la notion de clan martial, avec affrontement entre maîtres et leurs philosophies divergentes.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, Holy flame of martial art est avant tout un défouloir complètement assumé. Animé par tout un tas d'idées absurdes, il nous embarque en effet pour un show d'une heure et demie fait de cabrioles énervées et d'effets visuels généreux. On est au début des années 80, on peut donc imaginer assez aisément que c'est ambiance éclairs type néon à foison, histoire de donner de la couleur à l'image. Mais résumer l'ambiance visuelle du film à une caractérisation 80's serait un peu réducteur, car il est également animé par un sens du spectacle on ne peut plus affûté. Entre les combats câblés complètement dantesque (en mode sextuple saut périlleux) et les pouvoirs très inspirés visuellement parlant (les vilains qui changent leurs ouailles en squelette huhu), on en a pour notre argent. Il faut certes revêtir son second degré sous peine d'user du bouton stop, mais si votre redingote de l'humour est toujours à votre taille, alors vous devriez pousser bon nombre de rires nerveux devant le caractère très barré de tous les personnages en présence, et ils sont nombreux.

En bref, Holy Flame of Martial Art est un film à déguster en laissant son cartésianisme au placard et si possible avec un petit fond de shaw brothers en coin de tête. Bien préparé, vous devriez pouvoir vous rassasier de l'essence comique et absurde de ce Wu Xia Pian fantastique complètement allumé. En tout cas, pour ma part, en plus de m'être bien amusé, je suis ressorti de la séance avec un gros sourire sur le visage. La preuve que Tony Liu Jun-Guk touche le centre de la cible avec sa farce complètement décomplexée. Revigorant !
oso
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le 9 avr. 2014

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