Rien de tel qu'un bon petit survival en milieu désertique pour se remettre les idées en place. Difficile de faire plus immersif que de se réduire à des enjeux simples dans un environnement hostile où la moindre erreur est exclue. Et ici l'intrigue, même si elle était cousue de clichés, avait le potentiel pour fonctionner. C'était même aussi simple qu'efficace. Michael Douglas, depuis ses performances dans Wall Street, n'avait qu'à enfiler une paire de rayban et sortir une liasse de billets de sa poche pour nous camper un requin immédiatement crédible, qui cumule les tares comme un langage gratuitement ordurier et un mépris relatif de ses congénères. Le héros était quant à lui un gringalet sauveteur qui aime aider les autres et voit sa copine partir à l'université sans lui (autant dire qu'elle le plaque d'ici deux mois, on a tous vu Les lois de l'attraction). Et alors qu'on organise une partie de chasse dans le fin fond du désert, voilà qu'un hermite passe dans le contre jour et dans l'axe du fusil du richard. "Il fonce droit sur nous !" BOUM ! Oh nooooooon ! Bon, la négociation qui s'en suit est bien menée, et on constate avec plaisir que notre Michael Douglas n'a pas perdu son mordant. Mais très vite, ça part en sucette. Commence alors le lent calvaire de notre jeunot, qui doit mourir d'insolation pour cadrer avec la version inventée par notre chasseur chronique, qui le suit alors de loin dans son véhicule pour s'assurer de son dépérissement (espérance de vie de quelques heures dans protection ni eau). Mais notre jeunot a quelques cordes à son arc, dont la connaissance d'un réseau de galeries de mines et de plusieurs grottes. On ne va pas tourner en rond, à partir de là, il ne se passe plus grand chose, parce que le richard ne veut pas l'abattre, donc on attends, et on se déplace, sans que les enjeux ne soient très dynamiques. Si encore les petits trucs de survie étaient bien exploités, mais ici, c'est à peine ! On se contente d'une intrigue qui ne sort jamais des sentiers battus et d'un rythme en dents de scie qui ne satisfait jamais vraiment.
Ca pourrait encore aller si il n'y avait pas cet abominable épilogue.


Le richard s'en tire en filant un gros paquet de fric aux policiers. Le héros rentre chez lui, retrouve sa copine, puis là le richard se pointe pour le buter au fusil de chasse. Mais le héros est gentil, donc plus rapide et l'abat. Vous vous foutez de notre gueule ?)


Comment peut-on prendre au sérieux un survival qui se révèle aussi putassier et caricatural dans sa conclusion ? C'est tout sauf intéressant ! Surtout quand on voit le manque de consistance de notre personnage principal. Allez, mieux vaut retourner voir 123 heures, lui au moins savait rester modeste.

Voracinéphile
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le 16 mai 2015

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