Dès les premières secondes d'ouverture de ce hors normes, alors que les noms défilent sur un fond noir on voit comment le film va débuter. Ce silence et ce calme de l’image vont faire place à l'agitation et au bruit. C'est ultra prévisible, et ce n'est que le début de ce flot de choses attendues. Le duo de réalisateurs cherche à placer de l'humour tout au long de son récit. Quand l'un des pensionnaires se faire attraper par les agents de la RAPT pour avoir déclenché le signal d'alarme avant la station à laquelle il devait descendre, Vincent Cassel dit c'était presque. Quelques instants plus tard, c'est au tour d'une fille qui travaille pour l'association de demander à Cassel à quel endroit le signal a été déclenché. À son tour elle prononce la phrase. C'était presque! Voilà typiquement le genre de choses qui sont trop écrites et qui cherchent à provoquer l'humour. Ce fameux c'est presque revient comme un running gag. Malheureusement tout cela est trop forcé. Et au lieu d'avoir une légère dose d'humour c'est une couche de lourdeur qui apparaît constamment, c'est bien trop poussif. Il manque au film la légèreté d'écriture après laquelle court constamment le duo. L'intention de porter les projecteurs sur ceux qui travaillent tous les jours avec des personnes autistes est louable. Seulement la constante du duo est de traiter les sujets de façon médiocre. On ne croit en rien dans ce film, Vincent Cassel en éducateur n'a rien de crédible, il n'a aucune empathie pour les autres et ça se voit. Reda Kateb n'a lui non plus rien d'un éduc. Si contrairement à son partenaire l'acteur dégage plus d’intérêt pour autrui que pour sa propre personne, il n'empêche qu'il a du mal à coller au personnage, tout ça sent constamment le rôle de composition. Il n'y a rien de naturel dans ce film, tout est trop écrit, des situations aux dialogues, tout sonne le faux, pas un seul instant n'est crédible. Pourtant le film se veut crédible et présenter le quotidien d'un monde qui existe. D'un monde qui n'est pas aidé et pire d'un monde qui est bloqué par ceux qui devraient leur venir en aide. Ces gens viennent leurs mettre des bâtons dans les roues. Les auteurs se sont inspirés de vrais personnages et de structures existantes. Et pour plus de véracité ils ont même intégré au film de vrais patients autistes. Seulement rien ni fait, tout est toujours aussi factice. L'écriture est l'énorme souci de cet Hors normes. Ce que pensent les auteurs comme des choses bien apportées et finement ciselées sont à mille lieues de l'être. Le rendu est épouvantable, le film est rapidement exaspérant à suivre tant il est mal écrit. Le duo clame partout être en adoration devant la comédie italienne. Un genre qui savait allier l'humour et le drame, seulement Toledano et Nackache s’avèrent bien incapable de trouver la recette de se savant mélange.

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le 25 mars 2020

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Heurt

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