Houria (Liberté, en arabe) fait beaucoup penser à En corps de Klapisch, avec son héroïne danseuse, obligée de donner un nouveau sens à son existence, en essayant de se reconstruire mentalement et physiquement. Le contexte algérien, évidemment, permet au film d'acquérir sa propre singularité et la comparaison s'arrête là. Reconstituer le duo gagnant de Papiche, Mounia Meddour à la réalisation avec Lyna Khoudri devant sa caméra, promettait beaucoup et le début du film, très enlevé, confirme les bonnes vibrations attendues. Mais la bonne impression ne dure pas vraiment avec, en cause, une propension à vouloir aborder une multitude de sujets sans en approfondir un seul : la résilience de son personnage principal, l'envie que son agresseur soit puni, l'incurie de la police locale, la solidarité entre femmes, le mirage du départ vers l'Europe, etc. En même temps, Houria est une œuvre qui brille par sa générosité alliée à l'espérance quelque peu candide de voir les choses évoluer en Algérie et il n'y a pas mieux que le talent de Lyna Khoudri pour communiquer cette énergie. Mais ici, elle doit partager la vedette avec une splendide Rachida Brakni, à laquelle on doit les scènes les plus émouvantes. Papicha marquait l'arrivée en fanfare d'une réalisatrice et d'une actrice unies dans un projet magnifique. Houria, malgré des qualités certaines, se situe un peu en deçà, ce qui n'empêche pas d'attendre avec confiance une nouvelle collaboration entre les deux femmes.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2023

Créée

le 27 août 2022

Critique lue 2.9K fois

11 j'aime

1 commentaire

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

11
1

D'autres avis sur Houria

Houria
Alicia_87
8

Alors on danse

Trois ans après le remuant Papicha, Mounia Meddour signe son retour au festival du film francophone d’Angoulême 2022, en nous invitant dans la danse en compagnie d’Houria. Ce second long-métrage...

le 28 déc. 2022

11 j'aime

Houria
constancepillerault
7

Critique de Houria par constancepillerault

Ce film a parfois été comparé à En corps, à cause de certains aspects de son scénario. Mais le propos est en fait différent. J'y ai surtout vu un portrait de l'Algérie actuelle, encore traumatisée...

le 21 mars 2023

5 j'aime

Houria
Cinemaxipotes
5

Le couac des cygnes

Jeune danseuse prometteuse à Alger, Houria doit cependant travailler en tant que femme de ménage dans un hôtel de luxe le jour et faire des paris lors de combats de bouc illégaux la nuit pour joindre...

le 30 mars 2023

3 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13