Il manque un petit quelque chose dans cette maison
Second film vu au Festival de Gérardmer, l'accueil du nouveau Bartlett (présent dans la salle) a du lui faire chaud au coeur parce que malgré le sujet pas forcément accessible à tous, le long-métrage s'est conclu sur de nombreux applaudissements.
C'est vrai que la mise en scène donne l'impression que House of Last Thing n'est pas un film, mais une sorte de croisement entre le téléfilm, le court-métrage rallongé et le webfilm. Dans sa manière de filmer, je n'ai pas l'impression de regarder un long-métrage et pourtant, dieu que c'est long par moment. Ici, rabattre le thème de l'enfant disparu n'est pas désagréable en soi. Mais le scénario est d'une confusion incroyable. Je ne sais pas comment l'appréhender. Est-ce que c'est biblique avec des références multiples à la Bible (Adam, la Pomme, le serpent ... ) ? Est-ce que c'est surnaturel ? Il y a du drame et du fantastique à petite dose. Mais finalement ça veut dire quoi ? Les discussions de sorties du cinéma étaient très passionnées.
Là où le film s'en sort bien, c'est finalement dans sa propre esthétique. On a des très beaux plans notamment le premier sur le visage d'un golfeur qui multiplie les émotions. On sent un fort travail sur la lumière et les cadrages. C'est visuellement beau et ça fait plaisir. Finalement, le scénario propose de bonnes choses, notamment une galerie de personnages attachants (un peu moins pour le couple propriétaire de la maison). Les acteurs peuvent paraître clichés au départ, mais ils développent leur jeu au fur et à mesure que le film se déroule. Une incroyable complexité dans leur changement de comportement se fait ressentir, et si le cliché de l'adolescent "rock/rebel" peut agacer, il se révèle plus loin extrêmement imprégné dans le rôle de ce compositeur de musique d'un autre niveau de culture.
Finalement, House of Last Things, c'est très conceptuel : On rentre ou on sort, c'est aussi simple que ça. Objectivement, on lui reconnaîtra une qualité visuelle très impressionnante pour un film de ce gabarit. Après niveau rythme et intensité, c'est une autre histoire. Néanmoins, je n'ai ni été déçu, ni emporté par ce film. C'est difficile à juger, j'ai apprécié l'ensemble mais il ne marquera ni mon festival, ni l'année 2013 dans le cinéma indépendant.