Tout commence par cette phrase, ensuite noyée par plein d'autres, on suit le flot de pensée du personnage principale. Et oui, dans sa tête d'adolescente ça fourmille. On nous le fait clairement comprendre dès le début, elle entends des voix. Elle est un peu folle quoi. C'est une adolescente, alors elle pouvait pas être saine d'esprit, vous comprenez. Sinon le film n'aurait pas de propos.

On découvre, Daisy une adolescente haute en couleur, insolente, et mysophobe, envoyée en Angleterre par sa famille, plus pour s'en débarrasser que pour la faire rencontrer sa famille maternelle. Dès le début du film, on peine à s'accrocher à ce personnage que rien n'intéresse, pas même la troisième guerre mondiale imminente. On nous dresse un cliché de l'adolescente teigneuse, bien trop occupée pour s'intéresser à l'actualité.

Toutefois, le film prend une autre direction lorsqu'elle sort de l'aéroport, en effet Daisy, adolescente des villes va rencontrer les adolescents des campagnes. C'est, semble-t-il, le thème dominant de la première partie du film. Comprenez cher spectateurs, qu'à la campagne, les gens qui n'ont que faire des apparences, ils s'intéressent à l'humain. Car s'il y a bien quelque chose qui manque à Daisy c'est cela. En ville, point de rencontre chaleureuse pour la jeune Daisy, personne ne s'intéresse à qui elle peut vraiment-être. Alors quand, elle rencontre Edmond, jeune des prairies, elle en tombe folle amoureuse. Vous comprenez, il est un peu simple d'esprit, elle a la tête trop pleine de ses propres soucis. Ces deux là s'emboîtent à merveille. On notera au passage que le personnage d'Edmond est vide au sens propre, c'est à croire qu'il n'existe que pour que Daisy puisse prendre un autre tournant et montrer aux spectateurs qu'elle peut être autre chose que l'adolescente teigneuse qu'elle était jusqu'à lors. En un mot, mièvre.

Edmond fait le lien entre les deux thématiques du film. Il incarne à la fois la campagne et un début de changement chez Daisy qui se concrétise par un voyage initiatique pendant la deuxième partie du film. C'est à ce moment là que je me sens abusée. Mais où est donc le film apocalyptique que j'attendais ? De fait, on en sait très peu sur les raisons de cette guerre. L'armée tue des gens et c'est atroce pour Daisy, la pauvre petiote est choquée. C'est tout pour la partie apocalyptique.

Le grand manquement de ce film selon moi c'est sa difficulté à dépasser des clichés qu'il a lui-même posé. Daisy, est une emo avec des problèmes psychiatriques, impossible de dépasser ce stéréotype là. Malgré le voyage initiatique, elle change peu. Du moins, je ne note pas de changement majeur dans son comportement, elle reste désespérément imperméable au monde extérieur. (Mais c'est ce qui fait sa force dans le chaos général.) Le film semble vouloir faire naître de l'empathie pour Daisy. Mais rien ne se passe, elle ne change pas. La fin voudrait nous faire croire qu'elle a grandit. Mais elle ne grandit pas, c'est bien cela le problème, au mieux on peut dire qu'elle a vieilli.

How I live now, un teen movie, borné qui ne franchit pas les interdits du genre, qui n'apporte rien au genre. En bref, un film à regarder un dimanche soir sur W9 au pire sur 6ter.

Toute fois, le film bénéficie d'une photographie soignée, et d'un casting intéressant la seule chose qui m'a permis de tenir jusqu'au bout du film.
Euryphale
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le 8 mars 2014

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