Pas mauvais, si on ne se trompe pas de sujet !

Will et son beau-père s'entendent mal, les silences sont longs et pesants lorsqu'ils sont seuls dans la même pièce. La compagne de Will est enceinte et elle est en danger, ils décident ensemble d'aller la sauver. Ils vont passer plusieurs jours enfermés dans la même voiture et dépasser leurs conflits pour réussir. Comme prévu, les épreuves les emmènent sur un chemin de destruction matérielle et de construction émotionnelle. À la fin de cet acte, Tom meurt entièrement réconcilié avec son gendre après lui avoir progressivement accordé le rôle du mâle dominant de la famille.

L'acte suivant est celui où Will retrouve - rapidement - Sam, sa compagne, à l'abri. Dès le premier instant, il y a un malaise à cause de Jeremiah, le voisin qui a sauvé Sam et qui vit avec elle depuis quelques jours dans une cabane isolée et pleine de ressources ; et quand Will dit à Sam "je ne te quitterai plus jamais", il l'embrasse mais elle garde les yeux ouverts. Un gros doute plane alors : a-t-elle déjà envisagé sérieusement de le remplacer par son voisin pendant les 6 ou 7 jours de chaos qui viennent de s'écouler ? Ensuite on voit qu'il y a un réel conflit tacite entre les deux hommes. Lorsque Jeremiah emmène Will dans les bois pour le tuer, on n'est pas sûr, peut-être que le film pourrait se terminer par la mort de Will, ce serait un poil déprimant mais pas entièrement inapproprié, sauf qu'on sait qu'il lui reste une balle dans la chambre.

La véritable chute règle tout : c'est la destruction absolument certaine du voisin et de tout ce qui pourrait nous faire penser à lui, et la déclaration d'amour finale. Et cette fin n'est pas abrupte si on regarde le film sous cet angle.

Du coup, l'explication du pourquoi ou du comment du cataclysme n'est pas à chercher loin : le voisin dit la vérité, il n'y a pas d'intrigue autour de cette question. C'est un infodump un peu pauvre pour soulager le spectateur, mais comme ce n'est pas vraiment le sujet, c'est acceptable. Pour ce qu'on en voit, Jeremiah pourrait même très bien être celui ou un de ceux qui ont organisé ces phénomènes : il a quitté le cœur de la ville à temps pour se trouver la planque parfaite, et lorsqu'il meurt, tout est détruit comme pour ne laisser aucune trace...