Howl a l'agréable facture d'une série B bisseuse au possible, puisqu'il s'agit d'un petit train de nuit pris d'assaut par une mystérieuse créature : une meute de loups garous. Oui, on spoile, car on aime savoir aussi dans quoi on met les pieds. Hélas, le film met du temps à démarrer, conservant ses lycanthropes pour le dernier tiers du film, qui passe son temps à cacher les bestiaux pour ménager le budget. Bon, reconnaissons le, la première confrontation est sympathique, et a surtout le mérite de mettre un peu de sauvagerie dans les combats de survie. Et d'ailleurs, on appréciera particulièrement les attaques de lycanthropes durant la nuit, où ces derniers prennent une carrure terrifiante (le coup des yeux qui brillent n'a rien perdu de son efficacité depuis Démons). Hélas, ils attaquent aussi régulièrement en plein jour ou sous la lumière des lampes, qui révèlent des maquillages un peu cheap (les stades intermédiaires de transformation sont particulièrement ratés).
Le principal point négatif reste les personnages, absolument médiocres. Les meilleurs sont ceux qui ne sont pas approfondis ou caractérisés (le contrôleur, la secrétaire...), et on se tape des personnages comme le méchant de service, un patron lubrique qui aime sacrifier les autres gratuitement. Ca m'énerve d'autant plus que le film a parfois l'air de vouloir lui apporter des nuances (en le faisant notamment réagir rapidement dans les situations de crises, jusqu'à ce que le scénario décide de le faire agir comme un con) avant de saborder ses tentatives par des clichés recyclés depuis l'âge d'or du slasher. Et le dénouement du film est assez pathétique, se résumant au simple plaisir de voir le méchant perdre... sans même montrer son agonie. C'est frustrant et on se rend compte que malgré quelques moments d'efficacité, tout ça n'a pas servi à grand chose. Allez, comme ce genre de petit plaisir est en voie de disparition, on laisse couler, mais ça saignera à la prochaine tentative de ce calibre !