"Dessine ce que tu vois" (sa grand-mère; la première)
Je l'ai enregistré sur Figaro Tv mais il serait aussi sur arte.
Grâce à SC qui a beaucoup de passionnés et connaisseurs en BDs, je m'y suis remis (je les liste), mais je reste pas connaisseur confiant.
Je connais quasiment pas Hugo Pratt et pas encore ses oeuvres (je sais, c'est quasi honteux).
Sans doute, est ce pour cela que ce documentaire m'a passionné et bluffé car j'ai tout découvert (et ne peux rien en contredire). Les pros et connaisseurs seront peut-être moins impressionnés que moi.
Pour l'instant, ce qui me revient, ce que j'ai aimé:
sa famille voulait et envisageait que cet Italien devienne podologue. Son parent instructeur et mentor, lui dénude les pieds de sa toute première cliente...qu'il se met soudain à lacérer de coups de lames, le sang gicle de partout...tout le monde crie. Puis, il raconte s'être réveillé de ce soudain rêve éveillé qu'il s'était fait...il avait alors compris qu'il savait qu'il ne serait pas podologue mais qu'il était destiné à être connu et réussir dans l'art. (j'aime les scènes de rêves éveillés dans les films que je liste...j'en suis moins fan. En période de stress ou tristesse, je me faisais aussi des films en rêves éveillés). Donc je suis ravi que Pratt raconte les siens. Surtout si sanglant.il pense que c'est sa grand-mère qui la première lui donna crayons et papiers..."à 5 ans"...elle lui demande de dessiner "les scaphandriers" du port...or le doc raconte que ses dernières planches avant sa mort seront aussi "des scaphandriers".énorme voyageur; un contact hyper facile et grand sens de qui est l'autreil voyage avec sa femme et reste, notamment dans des tribus, où il aura un enfant, avec ...une localeil dessinait mais ne faisait pas ses couleurs de BDs (une des passionnantes interviewées est sa coloriste ...et doloriste car si elle restée trop longtemps au lit, il l'a réveillée avec de "la cornemuse" à fond ^^). Dans leur maison en Suisse, où il avait "20 000 livres". Un grand passionné de poésie qu'en interview, il place au dessus de tout. ses aquarelles qui ont été choisies pour le doc sont les plus belles que j'ai croisées...je repense notamment à une embarcation et sa voile à l'horizon, sujet tout simple, mais le plan de ce doc s'est imprimé dans mon oeil intérieurphysiquement, je regrette juste un peu que ce Hugo Pratt m'a fait penser à un mélange hélas de Jean Viard, grand hélas de Bruno Gollnisch mais aussi heureusement du regretté hilarant André Valardyil me revient qu'enfant, il a été laissé sur une plage sans chapeau, en aurait eu un insolation nécessitant soins, il en aurait perdu la mémoire au point de passer des mois et des mois dans une école ou institution dite "pour débiles mentaux"(sic). Il retrouvera la mémoire. Les auteurs du doc utilisant cet épisode de sa vie pour expliquer pourquoi Corto Maltese perdrait souvent la mémoire, ou ferait des chutes puis se retrouve dans "dimensions parallèles"? (là, je ne connais pas assez son personnage le plus connu pour contester ou confirmer)son grand-père (peut-être le même qui lui fait faire un stage de podologue/slasher) était juif et aussi fasciste ("début année 20s")? "Ma famille était fasciste"(HP). Pire, ce papi a créé et fait grandir à Venise une des plus grandes factions fascistes...(la même qui participera des années après au massacre des juifs?)Hugot Pratt n'aimait pas sa famille, sa mère ou en était très secret: si j'ai bien compris, lors d'une visite avec des journalistes, il a préféré désigner "une voisine" comme étant sa mère? :-Denfant, comme les personnages dans 'Il était une fois en Amérique', Pratt vivait sur les toits où il "cache ses bandes dessinées".en 1939, il raconte être tombé sur des planches d'un Milton Caniff, Terry et les pirates..."cette suite d'images lui donne le goût de la bande dessinée" raconte la très belle et bonne voix off du documentaire..."la dernière vignette fait triompher l'image et le mot"......cette voix off du documentaire est d'ailleurs bien jouée, elle n'est pas robotique, elle n'est pas non plus cabotine (beau rôle de Lambert Wilson):"Il a 12 ans et en lisant Terry et les Pirates, il comprend que dessiner et raconter, c'est la même chose, puisque dessiner et écrire , c'est le même geste"
Un de ses meilleurs amis, Alberto Ungaro, a écrit un roman dont le personnage principal serait Pratt; il lui a dit; et Pratt aurait aimé le titre qui le flattait, "Une vie d'aventures": "...tu es un aventurier, mais du type Cagliostro. Ta vie est un feuilleton, une suite d'épisodes qui se résument à des villes, des femmes, des protecteurs qu'il te faut conquérir...tu apparais, tu séduis, tu domines...tes tours de magie, ce sont tes dessins" (Ungaro cité par le commentaire du doc).
Pratt aime cette phrase de Cocteau qu'il reprend à son compte: "J'écris mon dessin, et je dessine mon écriture"
- sinon en vrac, j'ai aussi entendu et compris: 1) qu' à "42 ans", il était quasiment "ruiné"? ...et c'est être employé par "Pif Gadget" qui le sauve? 2) que Corto Maltese est inspiré du profil de Burt Lancaster (dont je conseille un tout aussi riche documentaire par Jean-Claude Missiaen: Burt Lancaster, l'empreinte d'un géant ) 3) il est traduit et marche de partout dans le monde de nos jours, sauf "aux Etats-Unis" pour l'instant?
- selon son amoureuse, le top 10 Senscritique Musical de Pratt avait: Coltrane, Dizie Gillespie ...et des cornemuses.