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Le premier et le meilleur (à mon sens) film de Steve McQueen, un coup de maître à vrai dire.
Une histoire vraie, celle de la grève de l'hygiène de prisonniers de l'IRA en Irlande du Nord réclamant le statut de prisonniers politiques suivit d'une grève de la faim qui entraînera la mort d'une dizaine de détenus.


Le décor est planté, les images sont brutes, froides et terriblement prenantes. Elles le sont parce qu'elles ne prennent pas parti. Elles montrent une réalité telle qu'elle a existé. Ce n'est ni beau, ni spectaculaire, c'est.


ATTENTION SPOILERS


Dans ce film, les images ont un poids phénoménal, souligné par le nombre si restreint de répliques. La première partie du film est consacré à la grève de l'hygiène et des couvertures dans la prison de Maze. Les détenus s'appliquent à étaler leurs excréments sur les murs et les gardiens s'appliquent à en faire des moins que rien passant des fouilles corporelles aux douches à la lance incendie. Et pourtant chacun d'eux est humain, on connait les actions terribles de l'IRA et l'on voit les gardiens éprouver de la culpabilité ou de l'amour pour une mère mourante.
Lors d'une scène, chaque détenus fait glisser un bol d'urine sous la porte de sa cellule, le couloir est inondé et arrive l'un des plans les plus marquants du film (pour moi), un homme de ménage commence à nettoyer le couloir et le plan ne s'arrêtera que lorsque celui-ci aura lavé la totalité du dit couloir, la scène est longue et presque pénible, je me sens mal sur mon fauteuil de cinéma, je jurerais pouvoir sentir à travers la toile l'odeur de l'urine mélangé à celle de la javel.
Puis la scène d’anthologie où Bobby Sands (Michael Fassbender) fait face à un prêtre (Liam Cunningham), un dialogue nous présentant Bobby Sands comme un homme déterminé prêt à tout pour ses valeurs, nous laissant présager le pire pour la deuxième partie du film.


Et c'est peut-être pire que tout ce que j'avais pu envisager, nous présentant la déchéance du corps et de l'homme davantage encore (et je ne pensais pas cela possible) que dans la première partie. Bobby Sands n'est plus que l'ombre de lui-même tandis que ses gardiens se succèdent l'un humain, l'autre plus froid et insensible que du marbre.


FIN DU SPOILER


Je pense ne pas avoir bougé d'un millimètre durant toute la séance au cinéma, prenant chaque plan comme une énorme claque en pleine figure ou plutôt un coup de poing dans l'estomac.
Je n'oublierai jamais ce film, il a laissé en moi un quelque chose que tout spectateur du film a dû recevoir aussi.
Depuis, Steve McQueen et Michael Fassbender sont devenus des incontournables du cinéma. L'un pour sa vision froide et réaliste, l'autre pour son jeu d'une justesse et d'une précision chirurgicale.

Rhaenys
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le 31 déc. 2015

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Rhaenys

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